Nous sommes le 19 septembre, je viens de plier mon matériel. Demain matin, à 6h, je repartirai pour une session sur le lac de Pannecière. Ce plan d’eau est situé dans le département de la Nièvre (58), dans le massif du Morvan. A cette époque, le niveau d’eau est en baisse, pour pouvoir réguler la Seine et refaire le plein avec les pluies du printemps. A son niveau maximum, la superficie est de 520ha. Le réveil sonne : il est 5h30. J’avale un petit déjeuner et charge les dernières affaires dans le Kangoo. En sortant de mon appartement, je m’aperçois qu’il pleut. Je viens de me taper une session d’une semaine sous la pluie, j’espère ne pas recommencer. La route se passe très bien, mais à faible allure. Le bitume est glissant et gorgé d’eau. Au bout des 350km et 4h de voiture, je découvre le plan d’eau, avec un ciel laissant apparaître le soleil. Je suis peut être arrivé à semer le mauvais temps. Je connais très bien les lieux. Je fais vite un tour sur le poste prévu, pour passer ma semaine. Malheureusement, un carpiste est déjà installé. Après discussion, il m’annonce son départ seulement demain. Je décide d’aller voir le secteur de Huard. Le niveau du lac laisse apparaître un chemin d’accès, permettant d’aller jusqu’au bout du parcours de nuit. Je fais un peu d’escalade sur les berges avec mon Kangoo, pour apercevoir une seule équipe de pêcheur. La rive est déserte, je vais pouvoir m’installer sans problème. J’envoie vite un SMS à Sébastien, qui doit me rejoindre demain matin avec Fabien (administrateur POWERCARP). Le temps n’est pas terrible, il y a quelques petites averses couvrant le soleil. Je finis de m’installer vers 16h. La pêche n’est pas compliquée. Il suffit de poser les lignes dans l’ancien lit de la rivière nommée Yonne, bordée d’arbres immergés. La seule difficulté est d’éviter les casses dans les souches.
Je dépose une ligne au pellet de 25mm, une à la bouillette écrevisse, une au scopex et la dernière à la pêche. Mes 2 cannes de droite sont dans 13m d’eau sur des fonds assez propres. Les 2 autres, on verra, les arbres ne sont pas loin. Le spectacle démarre à 18h sur ma deuxième canne de gauche. Je manque mon premier poisson, dans les souches, à la bouillette scopex. A la tombée de la nuit, les départs s’enchaînent. Vers minuit, je sors une jolie commune de 12kg. Je la mets au sac de conservation pour les photos.
Pour ce plan d’eau, 12kg représente un poids conséquent, sachant que la moyenne tourne autour de 6kg. La nuit est courte, les heures défilent, sans avoir le temps de fermer les yeux. Vers 9h, mon sommeil est interrompu par le bruit d’une voiture s’arrêtant près de mon biwi. Je sors la tête de la tente, ouvre les yeux avec beaucoup d’effort et aperçois Seb accompagné de Ultesse (sa chienne). Fabien arrive dans la foulée. Nous buvons un cacao bien chaud avec les croissants apportés par Fab. Je leurs présente le bilan de ma première nuit : 7 départs dont une commune de 12kg. Cette annonce les rend enthousiastes pour la pêche de la semaine. Nous sommes seuls sur le parcours de Huard. L’équipe de pêcheur installée plus loin est partie le dimanche soir. Le soleil brille comme un mois d’Août, c’est très agréable après le mauvais temps de la semaine dernière. Je fais quelques départs en journée mais cela n’est pas la cohue. Mes amis sont en action de pêche à partir de 16h. Seb n’attend pas très longtemps pour faire son premier départ.
A 20h, nous nous réunissons sur le poste de Fab, à mi chemin entre moi et Seb, pour déguster notre souper : ratatouille, pâte, viande et dessert. Vers 22h, nous regagnons nos postes respectifs, pour guetter la touche et se reposer un peu. La nuit n’est pas très productive. Seulement 3 poissons jusqu’au lever du jour. Pour mes compagnons, le résultat est le même. Malgré une journée calme, nous sortons quelques carpes, chacun notre tour. Pour la nuit prochaine, il n’est pas question de faire seulement 3 touches. Le poisson semble être plus actif une fois le soleil couché. J’enregistre mon premier départ vers 22h, je ne vais pas les lâcher, ces satanées carpes ! Toutes les deux heures, je remonte et réamorce mes deux cannes de droite eschées aux pellets. Je varie les tailles de pellet entre 7, 15 et 25mm. Cela permet d’avoir des temps de dissolution différent. Le but est d’obtenir un amorçage qui travaille constamment. Cette méthode marche à merveille, les départs s’enchaînent, 1, 2, 3 …… puis 8. Le jour se lève, je n’ai pas encore fermé l’œil de la nuit. Les poissons me laissent tranquille pendant trois heures de 7 à 10h, pour piquer un sommeil.
A mon réveil, je vais à la rencontre de mes camarades, pour connaître leurs résultats. La nuit a été moins agitée que la mienne. Seulement deux ou trois poissons chacun. Il n’y a pas de miracle, quand on s’occupe des lignes la nuit, la pêche est bien meilleure. Dans la journée de ce mercredi, Seb fait plusieurs départs mais avec beaucoup de pertes dans les arbres immergés. Guillaume, un collègue heureux d’avoir gagné 2000€ à l’Euromillion le premier jour de ses vacances, nous rejoint et s’installe à droite de Seb. Il ne traîne pas à faire ses premiers poissons. Le soleil se couche pour mettre fin à une belle journée. Je me prépare à passer une nuit comme la précédente. Je suis à fond ! Le premier poisson montre le bout de son nez à 21h30, pendant le dessert, c’est la cerise sur le gâteau ! A 2h, le bruit de mes détecteurs me sort du coma. Je lève la tête et aperçois trois LED allumées. La ligne de droite déroule à toute vitesse. Je prends la canne à pleine main et mets fin au sifflement de mon détecteur. Je pensais que les deux autres LED s’étaient allumées, dû à la violence du départ. Mais pendant le combat, les écureuils font du yoyo. Je jète un coup de lampe frontale sur les scions des cannes, que vois-je ? La ligne de gauche se retrouve 80m à droite et la ligne de droite 50m à gauche. Incroyable ! J’ai bien trois poissons en même temps. Je ramène le plus vite possible le premier poisson. Je sors une miroir de 8.5kg, je n’ai pas le temps de la mettre au sac de conservation, je la relâche aussitôt. Je cours vers ma canne de gauche pour mettre fin à la petite ballade de cette carpe. Tout se passe bien ! Le poisson n’est pas allé dans les arbres. Après un beau combat, je mets sur mon tapis de réception, une belle miroir de 9.5kg, que je remets à l’eau en quatrième vitesse. Je prends vite ma troisième canne en main. Incroyable ! Quelle chance ! Le poisson ne s’est pas réfugié dans les obstacles. Après quelques minutes d’acharnement, je sors une nouvelle miroir de 11.5kg. Quel coup de bol ! Le dernier poisson est le plus gros. J’ai le temps de le garder pour les photos. J’enregistre encore quelques départs dans la nuit. Au petit matin, le bilan de la nuit est de 7 départs. Comme la nuit précédente, mes voisins n’ont pas un résultat aussi fabuleux mais seulement 2 ou 3 carpes. La journée est rythmée par des touches parsemées sur les batteries. Arrivée en soirée, je sens la fatigue prendre possession de mon corps. Mes yeux se ferment tous seuls. Je n’ai pas beaucoup dormi depuis 48h . Cette dernière nuit va être dure. Je fais 4 départs jusqu’à minuit, puis un cinquième à 2h. Lors du combat de ce poisson, mes jambes flageolent, je ne tiens plus debout. Il est temps d’arrêter, mon corps dit STOP. Je vais me coucher sans reposer la ligne et ne réamorce pas. Heureusement, je n’ai plus de touche jusqu’au matin. J’ai dormi comme un bébé. Je me lève vers 9h et prends un bon petit déjeuner. Nous plions bagage vers 11h. A 13h, nous nous réunissons pour les adieux. Avant de dresser le bilan de cette session. Je tiens tout d’abord à remercier Fabien pour nous avoir fourni les tee-shirts et les casquettes à l’effigie de POWERCARP, ainsi qu’à Seb et Guillaume pour les bons moments passés ensembles. Cette partie de pêche est plus que satisfaisante. Comme d’habitude, le lac de Pannecière m’a procuré beaucoup de plaisir à le pêcher. Je finis cette pêche avec 41 départs pour 28 poissons, dont une commune de 12kg et une miroir de 11.5kg. La vidange de ce plan d’eau est prévue pour fin 2010. Je ne sais pas encore, si j’aurai le temps de revenir. |