Blog carpiste - PASSION CARPISTE - page 24

Je place deux cannes dans la cassure à plus de 80 mètres du bord et les deux autres sur la langue de sable derrière les herbiers. Deux coups distincts afin d'intercepter au plus vite les carpes itinérantes. Une fois le passage trouvé, la pêche devient à fortiori plus facile. J'amorce, mais sans avoir la main trop lourde, à l'aide de pellet de pisciculture, de frolic, de demi bouillettes et bouillettes. J'essaye d'être le plus attractif et j'aviserais par la suite. J'esche 4 appâts différents pour cette première petite journée. Bouillette maison, pellet de 25 mm, monster crab de 24 mm et bonhomme de neige sur une base fruitée. Il y en a pour tous les goûts et c'est très souvent qu'un parfum se détache, du moins les années précédentes. Mais comme ce début de saison est exceptionnel, on verra bien la réaction des carpes.

La première journée et la première nuit sont un fiasco complet, comme assez souvent sur cette destination pour ne rien cacher. Il y a souvent un temps d'adaptation. Je continue mon amorçage, un à 8h00 le matin et un autre à 14h00 avec les mêmes appâts. Le doute s'installe de plus en plus, l'activité est nulle sur la superficie du lac que l'on aperçoit. Deux carpistes nous ont rendu visite le lundi après midi et nous annoncent seulement une prise depuis le samedi. Cela me conforte dans l'hypothèse que les carpes pensent plus à batifoler qu'à se nourrir. Ah le printemps et sa montée de sève !!!!!!.

Mais cette soirée du mardi soir nous rapportera tout de même un poisson pris sur un montage bonhomme de neige dans la cassure. Les carpes passent loin et dans les profondeurs. Je réamorce seulement à la bouillette pour passer la nuit. Vers 6h00 du matin, un détecteur se met à chantonner, ce n'est pas une carpe mais une jolie tanche qui s'est laissée séduire pas mes billes. A peine le temps de retrouver le sommeil et la même canne qu'hier soir redémarre, encore une belle miroir. Difficile le réveil car avec les pieds dans l'eau pour épuiseter à 7h00 du matin, çà vous glace le sang. Température extérieure d'environ 5°C. Au moins les carpes sont présentes, finalement on décide de rester sur place jusqu'à samedi.

Les carpes passent au loin et je déplace mes deux cannes du plateau sablonneux sur le secteur de la cassure. Les poissons ne passent pas par là et il ne sert à rien de rester sur ce spot plus longtemps.

L'amorçage continue au bait rocket et tout cela me rappelle de bons souvenirs, plus les lancers s'enchaînent plus la précision revient. C'est vraiment une pêche que j'affectionne particulièrement, les efforts produits pour trouver et faire venir le poisson sont récompensés. On peut parler alors de pêche sportive. Une heure et demie de bait le matin et autant en début d'après midi et les calories sont vite dépensées.

J'oriente ma pêche sur des appâts fruités car les trois départs l'ont été sur des bouillettes de cette base. Plutôt bizarre à cette époque mais qu'est ce qui n'est pas anormal cette année.

La journée du jeudi sera la plus productive avec 3 départs mais seulement deux carpes de sorti. Mon fluorocarbone n'aura pas résisté aux quelques roches présentes dans le secteur. Le vendredi sera plus calme et deux carpes rejoignent l'épuisette. Les montages bonhomme de neige ne semblent plus les intéresser et elles se rabattent maintenant sur les bouillettes flottantes(les cinq derniers départs). C'est peut-être la preuve qu'elles ne sont pas en période de se restaurer. Elles se laissent seulement séduire et tenter par des appâts décollés d'environ 7 cm.

Mon dernier poisson de la session sera encore une miroir d'un peu plus de 8 kg.

Durant cette session, je ne ferais que 8 carpes mais elles m'auront toutes livrées des combats intenses et indécis. Toutes prises à plus de 80 mètres du bord et des fonds importants pour la saison. Je n'aurais aucun départ de nuit, les poissons ont tous été pris entre 7h15 et 18h15. Fabien aura eu lui des départs de nuit, très peu en journée, mais il aura eu la chance de toucher un poisson de plus de 10 kg. On a encore bien retrouvé ici nos carpes de Pannecière sédentaires et surtout dans une période pas idéale pour réaliser une belle pêche. Toutes les cannes auront eu droit à au moins un départ pour preuve que leur placement était assez précis. On sera tomber sur une période difficile mais il est toujours agréable de tremper ses fils dans ce magnifique lac. Le dépaysement est total et le retour à la vie normale n'est jamais facile. Quoi que maintenant si !!!!!!!.

Nouvelle session, du 16 au 21 avril,  pour assouvir ma passion comme je la conçois. Les grands espaces libres de tous pêcheurs s'offrent à moi. Je laisse une personne chère à mes yeux derrière moi, mais c'est pour mieux la retrouver à mon retour. Info importante pour les couples, du moins pour certains, le téléphone portable passe maintenant sur les berges de ce magnifique lac et c'est vraiment un ouf de soulagement. L'éloignement est moins présent et c'est très agréable pour les deux parties. Je vais tenter de mettre ces congés à profit pour combler le vide de poissons de la dernière session. Je me dirige vers le barrage de Pannecière et ses 500 hectares, quand il est plein, comme à cette époque de l'année. Le temps est au beau fixe depuis maintenant de nombreuses journées. Les eaux se sont réchauffées très vite en ce début de saison, peut-être même trop.

Nous partons le lundi matin, afin de mettre toutes les chances de notre côté, pour trouver un poste digne de ce nom. Mais vu la hauteur du lac toutes les "bonnes places", à notre vue, sont prises. C'est n'est pas vraiment le poste que j'avais rêvé et idéalisé avant de partir mais il faut faire avec les conditions du moment. Une session se prépare toujours à l'avance et j'aurais préféré le secteur de Blaizy mais c'est vers Huard que notre pêche se fera. Mes statistiques étaient là pour me le rappeler, tant pis. Nous essayerons ici au moins deux nuits et nous aviserons le temps venu.

Le poste se présente comme ceci. A notre droite une petite anse où il sent bon la carpe au printemps. Arbrisseaux immergés, herbiers, soleil la journée sur les berges opposées et un vent qui souffle depuis 3 jours est censé nous ramener le poisson à l'intérieur. En bref les conditions idéales. Fabien s'occupera de ce côté là. Pour ma part je suis confronter à une vaste étendue d'eau et à des fortunes diverses. Sur ma droite, la surface laisse apparaître de petits herbiers et la profondeur n'est que de 40 cm. J'ai en fait devant moi une plage qui descend en pente douce jusqu'à 60/70 mètres du bord avec à ma gauche une descente un peu plus prononcé mais aucune cassure nette pour que les carpes la suive. Elle est colonisé par les herbiers et il ne va pas être facile d'y mettre une canne. Il faut que je dépasse les 80/100 mètres pour trouver une pente plus caractéristique et cette fois ci une cassure digne de ce nom. De jolis cailloux jonchent le fond car les à coups dans la canne à marqueur sont caractéristiques. Pour la suite mes plombs ne me diront pas le contraire car ils sont déformés à chaque lancer. Il me semble que je m'approche des obstacles immergés mais comme nous n'avons pas de bateau la pêche va être difficile.

L'amorçage se fera du bord et il va falloir jouer du bait-rocket pour donner pitance aux carpes. Les nouvelles de Bertrand, le local, ne sont pas des plus terribles car des bancs monstrueux de carpes se font apercevoir dans les queues principales du lac. Les carpes se regroupent en vue de la frai et vont-elles encore penser à se nourrir ?

Pas mal de questions se posent mais on est là pour la semaine et il va falloir faire avec les caprices de la météo et celles des carpes. Le moral est au beau fixe et le soleil est avec nous pour que tout aillent pour le mieux. En cette mi-avril c'est tout bonnement le pied total. Après un sondage un peu plus minutieux, je découvre une belle langue de sable entourée d'herbiers, probablement un chemin pratiqué à l'automne par les automobiles. Les carpes ont tendance à les empruntés pour passer d'un endroit à un autre, les carpes de Pannecière étant très itinérantes. Le décor est planté et tout est maintenant fin prêt pour que la pêche débute.

Déjà, ou enfin, les dernières 24 heures et il va falloir tenter le tout pour le tout. Je vais pratiquer la pêche au feeder à partir de 8h00 dans l'espoir de toucher quelques brèmes. Il se peut qu'au milieu se glisse un carpeau ou deux, sur notre chère Saône ce procédé fonctionne à merveille. Le montage sera très simple, un feeder de 50 grammes, un bas de ligne en nylon de 30/100 (je n'avais rien pris de plus fin dans mon sac cette fois-ci) et un petit hameçon ESP T6 n°6. J'escherais seulement trois grains de maïs, deux doux et un normal. Malgré une amorce très attractive (présence d'une base épice traçante), il me faudra attendre une heure pour enregistrer les premiers bips. Les brèmes arrivent seulement, ce n'est pas la folie sur le coup. Le swinger entame sa montée et sa descente, caractéristique de ces poissons, me voilà au combat avec un joli plateau. Elle semble se préparer pour la frai car elle a mis son plus beau costume, de jolis points blancs sur le corps en guise d'apparat.

Je ne referais qu'un poisson avant midi, et pourtant je relançais régulièrement mon feeder pour offrir à chaque fois une portion d'amorce appétissante. C'est là que le terme "pêche difficile" prend tout son sens, car tout le monde sait l'attraction que suscite le maïs doux sur le poisson blanc. La journée passera encore très vite et le bilan est minable pour un fleuve tel le Rhône. Entre 8h00 et 20h00, deux brèmes et deux gros gardons de pris au feeder. La méthode n'a pas payé pour une fois, le capot se profile à l'horizon. Même les jeunes bovins, qui s'occupent du nettoyage des berges, semblent septiques sur les suites à donner afin de bien contrôler le final de l'enduro. Et pourtant eux ils connaissent le terrain par cœur, ils sont là tous les jours. Je me rendrais vite compte que leur passion pour la pêche n'est en rien égal à leur passion pour le débroussaillage. Chacun son domaine, c'est bien connu. 

Heureusement l'humain reprend contact avec moi. Sur les conseils de Lucien et de Michael, qui eux déroulent régulièrement comme à leur habitude, je boosterais deux appâts sur une base carnée. Cela semble faire la différence sur certaines carpes de passage qu'ils ont prise. Je ne perd rien à essayer. Je placerais aussi une canne sur le coup qui a été amorcé toute la journée à la farine, une carpe se laissera peut-être tenté par cette délicieuse manne. Les deux bouillettes boostées rejoindront respectivement la cassure du lit et le lit. Je ne peux mieux faire en terme de placement, aucun amorçage appât unique.

La nuit sera encore plus calme que les précédentes, même pas un bip pour nous faire croire au meilleur. On se résigne à plier et nous voilà encore capot à l'enduro du Sun Carpe 26, une habitude en quelque sorte. Au moins l'ambiance était encore au rendez vous cette année et la succulente paëlla de Fernand redonne le moral aux équipes vierges de toute capture. Malgré tout cela, le bilan n'est pas mal en ce week-end de Pâques. 15 équipes auront au moins eu la chance de toucher un poisson. Je pense qu'il ne nous reste plus qu'à prendre rendez vous pour l'année prochaine et tentez une fois de plus de prendre notre revanche.

Cela me démontre, encore et toujours, que les enduros ne sont pas ma tasse de thé et ne sont pas adaptés à ma nature et à ma pêche. Ce sont des conditions très spéciales et j'ai franchement du mal à m'adapter à celles-ci. Heureusement je file vers d'autres cieux et il est temps de retrouver les grands espaces, seul. Quel bonheur que d'avoir une copine compréhensive. Une passion restera toujours une passion, même s'il est difficile d'être éloigné trop longtemps de la personne chérit. Merci encore à elle.

A l'orée de cette deuxième journée, la principale préoccupation est le manque flagrant d'activité des blancs et cela quels qu'ils soient. Je décide de changer mes appâts et opte pour des appâts carnés. Des moule/écrevisse seront eschées et la pêche au spot prendra place. Les carpes ne sont pas en action de se nourrir et il va falloir leur proposer de petites bouchées appétissantes et non des amorçages bourratifs.

Après récolte de quelques infos, le peu de carpes sorties cette nuit se sont faîtes prendre dans le courant ou dans le lit du fleuve. J'équipe mes moulinets avec des bobines de nylon de 31/100 et essaye autant se faire se peu d'atteindre la pleine eau. Les grosses chaleurs présentent n'inspire pas confiance et même le vent réputé dans la région n'est pas de la partie. Il paraît qu'il serait parti à Rome avec les cloches de Pâques d'après certaines personnes du Sun Carpe, info ou intox !!! On a des conditions de juillet et l'attente commence toujours dans la bonne humeur.

Les prises de la journée se compte sur les doigts d'une main et il va falloir maintenant relancer les cannes pour la nuit. Très peu d'options de pêche, donc je remets le même couvert que durant cette journée. Lors de la relève des lignes, deux de mes cannes ne pêchent plus car des lambeaux de sacs plastique se sont amoncelés sur mes hameçons. La difficulté augmente encore. Durant cette nuit je vais tenter de pêcher à la bouillette flottante sur une des cannes du lit. Peut-être qu'un poisson de passage se laissera séduire ? Les deux autres cannes seront eschées avec toujours les moule/écrevisse. Une vingtaine de bouillettes par canne peaufinera le piège nocturne.

Notre nuit est bercé par de doux bips engendrés par les quelques péniches de passage, mais toujours pas de carpes pour nous extirper de nos bed-chairs. Encore une nuit très calme et seulement trois postes se détachent car les poissons se font prendre maintenant assez régulièrement. Notre secteur se relève être le plus difficile car les carpes ne sont pas encore rentrées sur les plateaux, à cause de l'absence des herbiers et de la nourriture naturelle qui en découlent.

Allez encore 24 heures et rien n'est joué jusqu'au coup de sifflet final, surtout pour les places intermédiaires. Nos voisins de droite on fait un poisson cette nuit et cela remet un peu de baume au cœur. Elles ne sont pas si loin mais vont-elles faire le court déplacement ?