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Cette session du 7 avril ne commença pas sous les meilleurs auspices. A 6h00 du matin, déjà, un coup de téléphone de Fabien m'informe qu'il sera en retard car la région parisienne est sous la neige et que les routes sont impraticables. Il neige une fois par an à Paris et il faut que ce soit ce jour là, malchance ou aléa météorologique ? Je décide tout de même de prendre la route, direction le barrage de Pannecière et sa magnifique étendue d'eau. La première heure et demie de route se passe tranquillement mais au moment de passer les premières élévations de terrain, tout se dégrade très vite. Les premiers flocons de neige sont là et plus j'avance plus la route blanchit. Que faire ? Continuer et rester coincé plus loin ou faire preuve de bon sens et rebrousser chemin. Je ne prends pas de risque excessif et j'opte pour la deuxième solution. J'informe Fabien de cette péripétie et il n'est pas très étonné de cette petite déconvenue, autant vous dire qu'il s'en doutait un petit peu. Je me décide très vite et je reprends la route pour une nouvelle destination, une semaine de vacances en avril sans pêche n'est pas envisageable. Je me dirige vers une gravière qui se trouve, elle, pas très loin de chez moi. Trois heures de route pour rien, encore un petit tourment dans ma vie de carpiste.

J'arrive au environ de 9h00, les conditions météorologiques sont ici idéales mais il faut que j'en profite car des pluies abondantes sont attendues dans les jours à venir. J'aperçois déjà les premiers sauts de carpes et il ne me faut pas vraiment longtemps pour faire mon choix de poste. Les carpes sont en train de se nourrir des appâts des carpistes qui étaient en place ce week-end. Elles ont pris cette habitude sur cette gravière. Elles sont habituellement assez dures à faire mordre quand arrive le vendredi mais dès que tout le monde est reparti le dimanche, elles se remettent en quête de nourriture. Ce comportement n'est pas unique à ce lac car dans bien des endroits il est aussi observé.  Les carpes ont appris à reconnaître le danger que sont les carpistes. Elles ont trouvé, du moins pour certaines et souvent les plus grosses, la parade. A nous de vivre avec !!!

L'installation est rapide car je connais très bien le poste pour l'avoir pêché l'année dernière. Ma première canne sera envoyée au beau milieu des sauts, les carpes s'alimentent et sur cette gravière c'est signe de départ quasiment assuré. Une simple bouillette flottante de 16 mm servira d'appât. Les deux autres cannes seront positionnées sur un spot qui n'en est pas un du tout pour tout vous dire. Je suis au milieu de nul part et ce sera à moi de faire venir les carpes, seul quelques petites touffes d'herbes arrêtent la monotonie des fonds. Je dispose sur une très large surface des bouillettes de 22 mm roulées sur du Birdy Bird Mix de chez Liberty Baits(www.libertybaits.com), environ 2 kilos pour commencer. Je me permets cela car je suis tout seul et donc je ne gêne personne. Je vais privilégier l'accoutumance avec ces bouillettes qui restent très simple, je vais profiter de l'action du mix qui à lui seul est capable de prendre du poisson. J'entretiendrais régulièrement ce coup, bien sûr si les carpes veulent bien y venir et là rien n'est jamais joué d'avance.

J'attends maintenant sous un joli soleil et les carpes continuent leurs manifestations bruyantes avec de très beaux sauts. Mon premier départ intervient seulement une ou deux secondes après qu'une miroir n'est perforée la surface. Le poisson semble sympathique car ma Streamline arbore une magnifique courbure, la carpe est en superbe forme. Ce n'est qu'après un bon quart d'heure de combat qu'elle se laisse mettre à l'épuisette, et c'est bel et bien une miroir. Le peson affichera un peu moins de 15 kg, c'est tout de même pas mal pour un début. Je me hasarde à vite faire des clichés de ce beau poisson mais prendre des photos tout seul n'est pas chose aisée. Cette après-midi sera sous le signe de la carpe car je totaliserais cinq poisson de plus jusqu'à 22h30. La folie étant proche vers 18h00 car à peine la canne relancée qu'un départ survient à chaque fois. Trois carpes pour 30 kilos en moins de trente minutes, du jamais vu sur cette gravière. Les poissons étaient vraiment en période d'alimentation et même les plombs dans l'eau ne les dérangeaient pas plus que cela.

Cette session s'annonce très bien et je m'endors rêveur aux poissons à venir. La neige n'est plus qu'un lointain souvenir !!!

Cette session du 13 au 15 mars fût initialement prévue une semaine plus tôt mais des températures hivernales ne m'inspiraient guère à aller tendre mes lignes. Ce début de semaine étant plus calme je me fais une joie de poser trois demi-journées,  et d'autant plus aucune baisse des températures n'est attendue. La stabilité tient une grande place dans la pêche à la carpe. A mon arrivée je suis un peu déçu, le poste désiré avant de partir est déjà pris par un autre pêcheur. Pourquoi choisir tel ou tel poste chez soi ? Car lors de mes repérages hivernaux, c'est celui qui m'a présenté les températures les plus chaudes du plan d'eau. Par un temps aussi froid il m'était apparu judicieux de pêcher dessus et non ailleurs. J'avais, de plus, aussi mis quelques bouillettes dans la semaine afin de préparer un peu mieux le coup. Je me résous à m'installer sur un autre mais mon choix sera extrêmement difficile, j'ai de multiples options car tous les autres postes sont libres. Je me dirige tout de même vers la petite pointe car celui-ci offre une grande diversité de spots. L'eau n'est encore pas très chaude et il me sera difficile de faire bouger les carpes si elles ne sont pas déjà sur le coup, en diversifiant les secteurs on augmente ainsi la possibilité de toucher du poisson.

Ma première canne tiendra une bordure ou du moins un tombant de bordure. On passe ici de moins de deux mètres à 3,50 mètres en à peine un mètre, autant dire que l'on est ici devant un véritable petit muret. Les carpes empruntent ce chemin durant les beaux jours, peut-être auront-elles la même idée ce week-end ? Des bouillettes Ancess Liberty Baits en 14 mm, préalablement trempées dans de l'Ancess Melt pour augmenter encore leur attractivité en ces périodes froides, seront eschées et quelques autres en amorçage compléteront le piège. Pour la deuxième canne le choix sera plus compliqué car les spots présumés sont ici légions. J'opte tout de même pour un immense haut-fond et pose le montage à la fin de celui-ci. Ce haut-fond est très long mais pas très large, les carpes l'empruntent généralement de mai à octobre, on a déjà fait du poisson à cet endroit. Des pellets de 25 mm trempés dans du Mad Melt y prendront place, ils parfumeront grandement la zone et ainsi les effluves arriveront plus vite aux papilles des carpes. La dernière tiendra un spot connu et rentable très souvent, des herbiers s'y développent et y restent une bonne partie de l'année. Mais l'hiver rigoureux a eu raison d'eux et c'est une topographie différente qui se présent devant moi, tant pis et c'est une bouillette Mad Liberty Baits de 18 mm équilibrée qui prendra place ici. J'en lance quelques unes autour pour créer une petite zone d'attraction. La session peut enfin commencer et l'attente débute sous un joli rayon de soleil.

J'entame cette nuit avec enthousiasme car cela fait maintenant quelque temps que je n'ai pu sortir les cannes. Au petit matin, toujours pas le moindre signe d'une carpe mais je reste confiant et je ne m'affole pas pour autant, seulement un départ pour un gardon "de l'espace", les bouillettes Ancess n'ont pas pu lui résister.

Les nouvelles prises près du garde ne sont pas très bonnes car seulement trois poissons de sortis depuis le 23 février, c'est-à-dire il y a maintenant trois semaines. Cela fait très très peu surtout lorsque l'on sait le cheptel de cette gravière. Que se passe t'il dans la tête des carpes après ce long hiver ? Les eaux sont restées longtemps en dessous de 5°C et les carpes prennent plus de temps à se remettre en action et reprendre ainsi leur rythme d'alimentation. Je pense et j'espère que les prochaines semaines seront plus productives, de toute façon il n'y aura pas beaucoup de mal.

Rien ne sert de rester pour rester, je plie et pense déjà à ma prochaine session.

Après une fin de saison catastrophique, en cause une température d'eau devenue très froide en peu de temps et un amorçage de trois semaines réduit à néant, il est temps de remettre les cannes en action en ce joli mois de janvier. Cette petite partie de pêche de 24h00 se déroulera sur un plan d'eau des "Terres Froides" situé dans le département de l'Isère. Je serais accompagné de deux acolytes que j'ai rencontré et connu durant les championnats de France 2007. Cette compétition peut au moins apporter quelque chose au final, si comme moi certains doutaient encore un peu, l'amitié. Au départ nous n'avions pas prévu cette destination mais celle initiale était prise d'assaut par les carpistes, le soleil réveille beaucoup de monde en cette période. Nous arrivons, en ce samedi 19 janvier devant le plan d'eau. Je le découvre et je suis assez confiant en voyant les premiers sauts de carpes. Elles se détendent probablement les nageoires sous les légers rayons de soleil de cette matinée. Il fait approximativement 25 à 30 hectares mais seulement dix sont réservés à la pêche, déjà là ma vision de la chose est quelque peu refroidie. Les carpes ne vont-elles pas être sur la partie jamais atteinte par aucune ligne, profitant ainsi d'une parfaite liberté de mouvement ? Je pense que malgré les efforts d'alevinage du propriétaire, ceux-ci sont vains car les carpes préfèrent tout de même des lieux tranquilles, loin de toute invasion carpiste.

Mes deux collègues me laissent libre choix pour le poste et j'opte pour le numéro 7 car il me permet de pêcher la berge d'en face assez facilement, sans taper dans les cannes, car en début de saison les repères ne sont encore pas là. J'effectue un rapide sondage et il ne me fait découvrir que des fonds monotones où une belle couche de vase est présente. Il va être difficile de poser une canne et de pêcher correctement. La difficulté ne nuit à personne, elle nous permet de toujours nous remettre en question ceci afin de progresser lentement mais surement. La berge d'en face me parait assez propice car les fonds sont moins profonds, le soleil devrait les réchauffer un peu plus vite. Ils sont aussi moins vaseux et je placerais  deux cannes eschées d'appâts carnés malgré la présence de nombreux poissons chats, je pense que la différence peut payer car les carpistes n'osent pas pêcher avec où les nuisibles sont en nombre. J'opte finalement pour une pêche très simple et j'escherais sur la première canne une flottante Monster Crab de 16 mm et sur la deuxième des Ancess de 18 mm en montage bonhomme de neige pour optimiser la présentation. Un léger amorçage de quelques bouillettes viendra compléter les pièges. J'aurais plus de mal à placer les deux autres cannes car c'est le néant total. Je pense ressentir le lit du ruisseau mais j'ai du mal à m'en convaincre. Il faudra que Guillaume trouve aussi un semblant de variation de fond pour que je place aussi une canne à cet endroit. La dernière canne tiendra la bordure gauche de mon poste, derrière des roseaux. Je pose quelques bait-rockets de pellets sur la canne du lit car des esturgeons seraient présents sur ce plan d'eau. Avec le début d'année, ils sont souvent les premiers à se présenter sur les coups amorcés et pour cela les pellets jouent parfaitement ce rôle d'appétant. De simples bouillettes flottantes escheront ces cannes, car avec le substrat vaseux des fonds une bouillette dense ne travaillerait pas assez longtemps à mon goût. Nous passons une jolie matinée avec un léger rayon de soleil pour nous sortir de notre torpeur hivernale.

Il faudra attendre 14h00 pour enregistrer un premier départ, c'est une canne de la bordure d'en face qui déroule quelque peu, pas vraiment rapide. Le poisson combattra très peu de temps, la température de l'eau aidant surement à cela car elle n'est qu'à 5°C. La carpe se laissera épuiseter sans problème, et voilà ma première miroir de l'année. Après un hiver assez rude cela fait vraiment plaisir de renouer avec une capture d'un de nos chers cyprins adorés. L'après midi sera assez tranquille et nous en profitons pour aller amorcer un petit peu la bordure opposée avant d'entamer la soirée. Cette bordure est totalement envahie d'arbres immergés ou de touffes d'herbiers qui dépassent à peine de l'eau. Les carpes doivent s'y sentir en parfaite sécurité et il ne va pas être facile de les déloger avec de telles conditions climatiques. Nous sommes tout de même confiants car nous apercevons quelques petits marsouinages qui trahissent la présence de carpe. Après une relance en règle des cannes vers 17h00 nous abordons cette nuit devant une belle portion de pâtes à la Bolognaise, nous en profitons pour refaire le monde. Mais un bruit familier nous fait redescendre sur terre, c'est un de mes détecteurs qui s'emballe. Une deuxième carpe sera sur le tapis de réception cinq minutes plus tard. C'est de nouveau la canne eschée des Ancess qui a déroulé. On peut dire que ces bouillettes prennent du poisson sur tout type de plan d'eau mais surtout partout où elles sont trempées.

La nuit sera très fraîche car au petit matin le thermomètre affichera un petit -7°C, il ne faisait pas un temps à mettre un carpiste dehors. Malgré ces conditions difficiles nous parviendrons tout de même à mettre au sec six carpes pour autant de départs. Guillaume nous gratifiera d'un magnifique poisson chat au petit matin sur une bouillette fruitée censé n'être pas approché par ces nuisibles, parfaite déduction mon cher. On peut signaler au passage qu'aucune des bouillettes carnées n'ont été grignoter par les poissons chats au contraire des autres, l'année 2008 sera peut-être l'année des contradictions. J'aurais passé une superbe petite session de pêche en compagnie de pêcheurs forts sympathiques, merci à Grégory et à Guillaume de m'avoir invité. La convivialité a du bon dans un monde de vrai carpiste. Une prochaine session plus longue sera bientôt programmée avec eux, j'en suis persuadé.

Nous sommes déjà le week-end de la Toussaint. Que le temps passe vite en cette fin de saison !! Hallowenn n'est pas pour moi et je piaffe d'impatience de sortir du travail le plus tôt possible. Je peux enfin arriver à la gravière vers 17h00. Je m'installe sur le poste de l'entrée, malgré l'amorçage commencé sur un autre poste depuis la semaine dernière. Je ne souhaitais tout bonnement pas être dérangé pendant ces quatre jours de pêche. Le poste que je pêcherais dans quinze jours est très prisé des pêcheurs de brochetons, et ouverture oblige, il risque d'être pris d'assaut. Adrien ne me contredira pas car l'année dernière, à même époque, il avait dû décrocher un très joli poisson grâce à leurs sens du partage de l'eau. Je suis pour le moment le seul carpiste sur la gravière, un peu surpris car nous sommes à l'orée d'un grand week-end. Je place à ma guise mes lignes sur mes spots habituels et j'entame cette nuit avec pleins d'ambitions. J'amorce mes coups avec parcimonie grâce aux bouillettes Ancess en diamètre de 18 mm.

Je me réveille au petit matin sous un brouillard très dense, ma nuit a été très calme hormis quelques petits bips. Je m'empresse de prendre la température de l'eau, chose que j'avais omis de faire hier soir, et là belle surprise, elle est maintenant à 9°C. Encore deux degrés de perdu en moins de 4 jours ; la pêche ne va pas être facile. Adrien me rejoint avec ses croissants réparateurs et je lui explique le topo devant une bonne tasse de café. Il est confiant malgré tout çà et c'est très bon venant de lui.

Comment abordez cette nouvelle journée alors que les carpes ne sont pas actives ? Cela fait maintenant une semaine que rien ne bouge, vont-elles finir par grignoter quelques petites friandises ? Je ne leur proposerais aujourd'hui que de simples bouchées, l'amorçage sera nul. Je privilégie les montages en bonhomme de neige et les appâts équilibrés. Cette seconde proposition fait que la bouillette, aux moindres mouvements d'eau, virevolte et seul le poids de l'hameçon lui permet de ne pas décoller. Il est alors difficile pour une carpe de se méfier d'un tel subterfuge.

La journée sera froide et humide, avec le brouillard, jusqu'à 14h00. Le soleil fera ensuite son apparition pour nous aider à replacer nos cannes correctement. Nous ne voyons aucune activité hormis quelques ronds de poissons blancs sur le coup amorcé depuis quelque temps. Adrien fera le premier poisson juste après le repas du soir et s'en suivra un autre que je sortirais près des roseaux, deux très jolies miroirs de plus de 10 kilos au passage. Ces deux poisons ont été piégé non loin du secteur que l'on privilégiera lors de notre prochaine session, vraiment réconfortant. Sur les coups de 23h00 mon coéquipier sortira encore une très belle carpe, non sans avoir emporter deux de mes lignes au passage. Petite anecdote qui prête à sourire maintenant, mais qui sur le coup me rendra la vie très difficile au moment de relancer mes montages dans le brouillard épais. Mes marqueurs de ligne ne servent plus à rien et c'est bien dans cette situation que je les aurais apprécié encore plus grandement.

Il est midi et Adrien est obligé de me quitter. Nous n'avons plus eu de départs depuis la petite péripétie de la veille. Tous les poissons sortis jusqu'à maintenant l'ont été sur les bouillettes Ancess malgré d'autres bouillettes toutes proches de celles-ci. Les LIBERTY BAITS ont encore prouvé leurs qualités attractives et appétantes sur les carpes.

Je relance très tôt les cannes au cas où les poissons auraient l'agréable bienséance de se montrer avant la nuit tombée. Je suis assez confiant car la dernière aura tout de même été productive vu les condition de pêche du moment. Cette nuit m'apportera deux nouvelles carpes, toujours près des roseaux. Un passage emprunté régulièrement par les poissons, et cela tout au long de l'année.

Au final cette session aura été sympathique car avec des conditions humide et fraîche, les carpes sont tout de même venues nous rendre visite sur le tapis de réception. Tous les poissons pris sur des bouillettes Ancess, six carpes dont quatre de plus de 10 kilos et une moyenne au delà des 9 kilos. Un week-end comme on les aime.