Nous sommes un peu dépités mais il est déjà temps de se ressaisir, un Delkim entonne un joli son, nouveau départ. Peut-être le plus joyeux après une série de péripétie mais le plus pénible à vivre. Heureusement le poisson est sociable et nous génère un combat puissant mais en douceur jusqu'à l'épuisette. Je hisse une miroir de 14,030 kg sur le tapis de réception, la joie peut se lire sur nos visages. La carpe synonyme de délivrance et de confiance est maintenant dans le sac de conservation. Elle confirme notre troisième rang au général, il nous manque moins de 200 grammes sur le poste 13, pour passer deuxième. Elle conforte notre première place du secteur pour une courte durée car le poste 2 sort quant à lui un poisson de 18,880 kg, sa moyenne est plus haute que la notre et nous oblige encore à un petit effort. Nous sommes maintenant avec seulement une avance de 3 kg environ, la nuit va être épique. Alors que le soleil commence sa descente, Guillaume s'énerve avec la canne à sonder, les herbiers sont de plus en plus denses avec la pression du final qui approche. Je lui évite plus de tension et lui prend la canne, peut-être une sorte de troisième sens qui me dit de le faire. Moins de cinq minutes plus tard je trouve où poser notre quatrième canne, une trouée très dure et prononcée au milieu d'herbiers moyens. Elle n'est pas très grande mais qui plus est à quarante mètres du bord, facilement atteignable. Le montage pêche et une poignée de bouillettes l'accompagne, il est 19h00, la soirée peut débuter. A peine le soleil vient-il de disparaitre derrière les arbres que mon détecteur s'emballe, la canne dernièrement placée plie sur une carpe qui je pense correcte. Le poisson nous joue tous les tours possibles pour se défaire de son étreinte, Guillaume aura le dernier mot et j'épuise cette miroir sans mal. Elle nous permet de respirer un peu, elle fait 11,620 kg, et la nuit peut enfin s'installer. Nous arrivons péniblement à trouver le sommeil et cauchemardons déjà au plus mauvais des scénarios. Mais les bonnes fées sont avec nous et encore cette même canne qui déroule et nous extirpe de nos duvets. La nuit est fraîche et étoilée, le combat peut commencer. La carpe a l'air imposante et je ressens tous les coups comme de véritables runs de tentatives d'évasion. Comme ce poisson est synonyme de sécurité au classement, la douceur est de mise, je me fais un malin plaisir à les déjouer. Un petit quart d'heure plus tard une carpe de 19,160 kg prend place sur le tapis de réception. Quelque chose nous dit que le travail de la nuit est accompli et que plus rien ne peut nous arriver.
Au petit matin la joie se lit sur nos visages mais nous ne savons rien de ce qui se passe ailleurs, il nous faut attendre 11h00 pour les premiers échos. Seul le poste 11 et 17 ont pesé du poisson cette nuit, mais combien ? Au final, nous terminerons deuxième au général avec un peu plus de 100 kg de poissons, avec plus de 30 kg d'avance sur le troisième mais seulement 13 kg de retard sur le premier. La carpe d'hier nous fait mal et difficile de ne pas y penser. Nous sommes content de cette manche et ne faisons pas la fine bouche car elle nous classe confortablement pour la manche rivière dans 15 jours. La Team PowerCarp.com est encore en course pour l'Alsace. Une belle manche que cette manche sur le plan d'eau de Longeville, avec une moyenne de près de 15,400 kg et une commune de 28 kg, les organisateurs sont aux anges. C'est à ce jour le plus gros poisson fait lors de qualifications aux Championnat de France. |