Articles sur la pêche de la carpe par département - Nièvre (58)

Nous y voilà, la voiture est chargée et prête à partir pour une douzaine de jours de pêche. Il n'y a pour l'instant aucun problème, du moins il me semble. La nuit a été courte entre apéro au club de chiens de ma commune et arrosage de la retraite de mon père. Mais en 15 jours j'aurais facilement le temps de récupérer. Je prends la route en toute confiance direction la Nièvre et le barrage de Pannecière.

On est dimanche et il n'est pas loin de 14h00 lorsque je longe les berges. Le niveau est un tout petit peu plus bas que lors de ma dernière session. Les fortes pluies de ces derniers jours n'y sont pas étrangères. Mais ce qui m'inquiète le plus est la forte fréquentation, vais-je trouver une place pour m'installer ? Des tchèques et des hollandais sont là depuis plus d'une semaine et font quelques petits poissons. Les locaux, quant à eux, plient mais trop lentement pour prendre leur place. Le beau temps d'aujourd'hui les incitent à rester plus longtemps. Je vais voir le secteur de Blaizy mais malheureusement aucun poste sérieux de libre. Il faut que je retourne sur Huard. Le fond du secteur de nuit n'est pas occupé car trop pentu pour des sessions prolongées. Il est difficile d'y avoir son biwy à plat, surtout à 2 pêcheurs. Je suis pour ma part tout seul et je vais où bon me semble. Ce n'est pas le chien qui me contredit, et lui il est bien partout. Je m'installe sur le poste de Bertrand, un pêcheur local très accueillant dont je me suis lié d'amitié. Il pêche très souvent Pannecière et le connaît comme sa poche, ce morceau de secteur est bon en fin de saison car on atteint facilement le lit de la rivière. Les carpes s'y sentent en sécurité et n'hésitent pas à le fréquenter malgré les grandes profondeurs.

Je pêcherais là pour le début de la session, on avisera au cas où il le faudrait. J'étale, au départ, mes quatre cannes pour trouver le spot qui déroule. Si je le trouve, il risque de produire régulièrement du poisson. Je place ma première canne près d'un énorme rocher, un petit plateau sablonneux à ses pieds est attirant. Il y a environ 8 mètres d'eau, j'esche 2 bouillettes de 18 mm et amorce légèrement autour. C'est lorsque je veux placer ma deuxième que tout va se compliquer. J'ai oublié l'essentiel, le cobra. Il fallait bien qu'il m'arrive quelque chose d'original, tout paraissait trop bien allé depuis le début. Heureusement je ne me sépare jamais de ma vieille fronde, elle me permet d'amorcer correctement à 40 mètres du bord. J'atteins le lit et c'est ce qui est primordial. Il y à 16 mètres d'eau à cet endroit et il est difficile d'échosonder à la canne, le flotteur remontant difficilement. J'y arrive, tant bien que mal, et place deux cannes autour des arbres immergés qui se situent tous dans le lit de l'ancienne rivière. Le fond est vaseux mais comme lors de la dernière session on a eu des départs exclusivement dedans je ne me pose pas vraiment de questions. Je vais booster les appâts et monter une des deux cannes avec un bonhomme de neige. J'amorce avec des pellets de 15 et 25 mm pour créer une rapide attraction. Je ne veux pas perdre de temps. La quatrième canne sera plus proche de la bordure, au pied d'un arbre immergé qui commence juste à apparaître. La profondeur passe ici de 2 mètres à 6 mètres d'un coup, un véritable mur. Les carpes le longent sûrement à un moment de la journée.

La première nuit ne se soldera que par une petite miroir prise à 5h00 du matin, un premier réveil en fanfare. C'est une des cannes du lit qui est partie, une bouillette maison de 22 mm boostée. Vers 14h00, la seconde canne dans 16 mètres démarre et m'offrira une autre jolie miroir. Une demie heure plus tard, la canne placée près de l'arbre immergé s ‘emballe et cette encore une carpe de taille correcte. Trois départs en 24h00, sur trois cannes différentes, le placement des cannes n'était pas si mal que cela.  Je replace vers 17h00 la seule canne qui resta muette sur un spot différent, toujours le trio vase, lit et arbres immergés. Montage bonhomme de neige sans boostage, je laisse travailler les additifs présents dans ma nouvelle recette. Des billes maisons de 18 mm sur une base de mix crème avec un arôme pêche melba. Je l'amorce avec une trentaine de bouillettes pour commencer. Les trois autres retrouvent leurs spots de la veille avec l'espoir de toucher encore de jolis poissons. Mais ce sera un festival de la dernière canne placée, pas moins de 10 départs pour la seule journée du mardi. Des carpes avec des poids compris entre 5 et 9,900 kg, une belle journée de pêche. Je rappelais avec environ trente bouillettes à chaque fois, les carpes les trouvaient véritablement à leurs goûts. J'ai essayé de placer une autre base de mix, carné celui-ci,  sans résultats apparents.

La dernière nuit fût calme, il m'aura fallu attendre 7h30 pour avoir un autre départ. Cette fois-ci, c'est de nouveau la canne de bordure qui déroule, une petite commune. Cinq minutes plus tard, une canne du lit part mais malheureusement la carpe se réfugie dans les arbres immergés, la casse était inévitable. Ce sera le dernier départ de cette session, je dois plier et me diriger vers la Marne et le Domaine des Carpes Sauvages.

Cette session aura encore été assez prolifique car en 66 heures de pêche je totalise 16 départs. Je ne sortirais malheureusement que onze carpes car les souches et arbres immergés m'auront encore donné du fil à retordre. Je prends soin d'avoir des montages inoffensifs en cas de casse, la carpe se dégage facilement de son emprise. Dans 4 cas sur 5, c'est le bas de ligne qui cède. Corps de ligne en 40/100, anti-emmêleur Korda de 50 cm, clip plomb Korda, plomb plat de 110 grammes, bas de ligne en fluorocarbone de 41/100 et un hameçon ESP T6 n°4 ou 3 suivant la taille des bouillettes. Une fois de plus les carpes de Pannecière ont répondu présente aux bouillettes maisons plus vite que sur des appâts du commerce. Ce n'est pas la première fois que je déduis cela. La fraîcheur des appâts, même si les bouillettes du commerce sont de bonnes qualités, est primordial dans bien des cas. Malheureusement pour moi il ne m'en reste que très peu pour le reste de mes congés, je n'avais pas l'intention de les sortir ici. Je ne les avais faîte que pour les tester dans des lieux plus faciles. La tentation était cependant trop forte, bien m'en a pris.              

Déjà de retour de Pannecière après 6 jours de pêche. Que les semaines passent vite au bord de l'eau !! Le début de session fût un peu difficile. Tout d'abord un joli mail de rupture de ma copine, le dimanche soir, pour me mettre en forme psychologiquement. Et le lundi matin, quelle joie de découvrir un pneu à plat sur la voiture. Bilan, trois heures de retard sur l'heure nominale prévue. Bref pas de quoi être confiant pour cette session. J'essaye tout de même de relativiser et de positiver, les mouches vont bien finir par changer d'âne.

Il est 14h00 quand les cannes sont mises à l'eau, la connaissance du lieu et les photos prises lors du marnage d'hiver aident grandement pour leur positionnement. Je vais explorer plusieurs profondeurs(entre 5 et 10 mètres) pour commencer et ainsi définir le lieu de passage des carpes. Ici, il est très difficile de retenir les carpes sur le coup, mais elles repassent souvent. Un amorçage de deux kilos de bouillettes(fruits suprêmes et monster crab) et un kilo de pellets pour aborder cette session. Très peu d'appâts car je ne sais pas encore comment les carpes vont réagir, on avisera plus tard. L'attente commence et la nuit tombe doucement, une belle activité est présente sur le lac et nous réconforte sur le choix du poste. Il fait nuit et quelques gouttes commencent à tomber, bref les conditions idéales de pêche.

Il est 22h00 quand la pluie cesse, c'est à ce moment là que la première carpe se saisit d'un de mes appâts. Montage bonhomme de neige, bouillette monster crab de 20 mm et flottante de 16 mm. La belle me prend du fil et se dirige vers les premiers obstacles présents. Je la bride avant et commence à la ramener tout doucement. Elle semble coopérante et sera bientôt visible, celle là il ne va pas falloir la louper. Elle me paraît immense dans la lueur de la frontale, une grosse tache blanche à chaque fois qu'elle me fait un nouveau rush. Elle arrive enfin dans l'épuisette et là, surprise, un poisson fantastique pour Pannecière. Une belle miroir en pleine forme qui accusera un poids de 18,100 kg. Premier poisson et record personnel du lac battu, que du bonheur. La séance photo se fera de suite car le poste ne permet pas de garder les poissons au sac, pas assez d'eau. Les mouches ont dégagé en arrivant et en voyant cette immensité d'eau, tant mieux. Pourtant cela me chagrine, un gros poisson du départ et très souvent plus rien. Espérons que tout ceci ne se confirme pas.

 Cette carpe fût prise dans 12 mètres d'eau, proche du lit de la rivière. Repositionnement des cannes dans des profondeurs plus importantes car les carpes sautent très loin du bord. Les montages s'étalent maintenant entre 12 et 16 mètres, la plupart dans la vase, là où les poissons semblent s'alimenter. Les bouillettes flottantes, ou non, boostées vont jouer leurs rôles et les départs vont s'enchaîner régulièrement jusqu'à la fin de la semaine. Les nombreuses tanches, brèmes et gardons vont nous jouer de vilains tours mais en arrêtant le pellet, j'arriverais à moins en toucher. Même un sandre de 73 cm se prendra sur un de mes montages, Pannecière est aussi une grande destination pour les pêcheurs de carnassiers.

 Je finirais avec une moyenne de trois départs par jour, des carpes entre 5 et 8kg. 14 départs, 2 décroches et 4 casses dans les obstacles. Un bilan pas vraiment honorable mais la pêche fût difficile car il fallait lancer très près des arbres immergés. Mes montages se trouvaient entre une ancienne haie de 40 cm de hauteur et des arbres de 4 mètres environ, de quoi faire souffrir le matériel et mes nerfs. On trouva une parade à cela en pêchant canne très haute, frein serré et en combattant au départ avec les cannes à bout de bras. Le rappel s'effectua avec environ trente bouillettes à chaque fois. Les appâts boostés nous rapporteront la majorité des départs, les carpes les trouvant et les acceptant plus facilement dans le lit de la rivière.

Enfin les vraies vacances, je me prépare pour une destination de rêve depuis le début de la semaine. Les appâts sont prêts et la voiture pratiquement chargée. Il ne faut rien négliger lorsque vous partez à Pannecière car le premier commerce n'est qu'à dix kilomètres. Par contre une chose à retenir, le réseau des téléphones portables n'est pas au top alors n'oubliez pas de prévenir votre copine. Sinon votre retour risque d'être mouvementé.

Je ne suis pas revenu sur ces berges depuis un an, le niveau du début d'année ne permettait pas de pêcher correctement. Il est maintenant en plein marnage et les bons postes sont praticables. Les conditions météorologiques de la semaine prochaine sont des plus instables. Il faut espèrer que les carpes se remettent en quète de nourriture. Fabien y est aller la semaine dernière et est tombé sous un soleil de plomb sans vent. Bilan, capot. Pas très réjouissant mais à deux semaines près tout peut changer.

Je vais aborder cette session avec uniquement des bouillettes et quelques pellets. Un amorçage conséquent du départ pour que les carpes s'imprégnent de mes appâts. Ensuite à chaque départ(car j'en aurais) un rappel avec des billes pour maintenir le banc le plus longtemps possible sur la zone. Les pellets seront utilisés au début pour créer une zone attractive, ensuite je réduirais la dose pour ne plus pêcher qu'à la bouillette. Même si les carpes sont très actives, j'ai les stocks pour les retenir une semaine.

Les montages seront quand à eux simple, costaud(les arbres immergés commencent à apparaître) mais fiable. Corps de ligne 40/100, plomb in-line de 112 gr, bas de ligne fluorocarbone ou dressen-X suivant le poste et hameçon ESP T6. Rien de sorcier.

J'ai hâte d'y être car les carpes n'ont été que très peu pêché cette saison.       

Les vacances sont déjà finies mais la session à Pannecières ne s'est pas trop mal déroulée. Les carpes ont été au rendez-vous pour notre plus grand plaisir. Jugez plutôt, 13 départs 12 prises, bilan honorable. Les poids ne sont pas trop important (de 3,400 kg à 7,300 kg) mais la combativité des carpes compensent cela. Avec un eau à plus de 19°, elles étaient en pleine forme.

Durant la journée, on a sorti la canne au coup pour dénicher les tanches mais surtout les carpeaux. Rien de tout cela n'est venu mais des gardons dignes de Tchernobyl, ils étaient tous entre 20 et 35 cm, de vrais colosses. Les tanches mordaient elles à la bouillette au plus profond de la nuit, avec d'innombrables touches à revenir. Elles pesaient entre 2 et 3 kg des beautés dorées.

Un petit problème, j'ai mon chien qui m'a squatté mon level-chair toute la semaine, je n'ai plus qu'à lui en acheté un. Il y a pris goût. En compensation je lui demanderais maintenant de surveiller le campement.

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