Articles sur la pêche de la carpe par département - Marne (51)

La voiture est chargée et je pars récupérer Béatrice en ce jeudi de l'Ascension. J'oublie derrière moi ma chienne Ultesse, ce sera la première fois que je n'irais pas à la pêche avec elle depuis mars 2004. On a décidé de la laisser à la maison plutôt que de la trimbaler en ville, de toute façon elle n'est bien qu'à la campagne. Ce sera aussi la première fois que j'emmène une copine à la pêche. Il faut que je sois vraiment accroc, voire plus, pour le faire. Je tiens à lui faire découvrir et partager cette passion qui me tient à cœur et qui me prend du temps. Elle comprendra(elle a déjà compris) pourquoi j'ai besoin de me retrouver au bord de l'eau aussi souvent. On prend la direction du Domaine des Carpes Sauvages pour arriver en fin d'après-midi. Le trajet sera effectué sous des trombes d'eau mais en arrivant le ciel devient plus clément, une sorte de bon présage.

On effectue un rapide tour du propriétaire et les pêcheurs censés être là ne le sont plus. Je me renseigne et apparemment ils seraient partis avant la date finale. Ils n'auraient fait que du petit poisson(de 8 à plus de 14 kg, qui plus est en nombre normal pour le lieu) et l'étang serait rempli d'herbiers impêchables. Ah j'allais oublié, d'après eux les fonds sont uniformes avec une profondeur moyenne de 1,50 mètres. PUTAIN, les propriétaires ont enlevé les hauts fonds depuis le mois de mars. CA C'EST PAS BIEN !!!!

Nous serons tous les deux tout le week-end, chic !!! Je demande les clefs du chalet car pour Béatrice cette première session ne doit pas être synonyme de galère, et vu le temps que la météo annonce cela risque de ne pas être très facile. On sera comme des coqs en pâte pendant quatre jours. On prend le temps de faire le tour de l'étang avant de s'installer et MON DIEU !!!!. Ce que je pensais arriva. Les hauts fonds sont revenus depuis le départ des pêcheurs de ce matin, OUF !!!. Il ne m'aura fallu qu'un simple coup d'œil pour les apercevoir, ils auraient peut-être dû scruter un peu plus la surface de l'étang ou bien sonder méticuleusement. Le sondage à la canne prend du temps mais il est très souvent compensé par des touches, ce n'est pas Adrien qui me contredira.

J'installe mes deux cannes vers 20h00, une sur la pente douce du haut fond(bouillette Crabe/Calamar de 20 mm et flottante de 16 mm) et la deuxième sur une langue de sable près de branches plongeantes entre deux herbiers(bouillette Mystery Fruits de 20 mm équilibrée). Mes montages sont simples : corps de ligne en 35/100, plomb plat in-line de 100 grammes, bas de ligne en fluorocarbone de 41/100 et hameçon n°2 et n°3 sans ardillon. Je ne me prends pas trop la tête pour cette nuit. Il est 21h30 et après un copieux repas nous nous installons au pied du rod-pod pour profiter de la tombée du jour. Béatrice et moi même apprécions ces moments de la journée où le calme reprend ses droits. Il y a très peu d'activité sur l'étang et pourtant une heure plus tard, un départ nous extirpa de nos rêves. Une jolie commune se laissera mettre à l'épuisette malgré ces herbiers gigantesques voire monstrueux qui sortent de l'eau pour vous faire décrocher le poisson. Je sais, il n'est pas facile de pêcher les herbiers mais avec un peu de pratique de la pêche à la carpe derrière soit on s'aperçoit que ce sont des conditions que l'on rencontre dans beaucoup de destination. AH !!!, la facilité n'est pas de mise ici et vraiment on prend son pied à chaque départ. C'est cela la pêche de la carpe, le poisson se défend jusqu'au bout pour notre plus grand plaisir de CARPISTE mais pour le malheur des "CARPEUX".

Le reste de la nuit sera calme, le lendemain je relève les cannes vers 8h00 pour partir visiter les rues de Troyes et ses "magasins d'usines". Il m'est difficile de quitter une telle propriété avec tous ces beaux poissons mais après cette journée hautement sympathique et qui plus est en excellente compagnie, je ne regrette pas vraiment. Il y a des lieux qui méritent le détour dans cette belle région.

La deuxième nuit, celle du vendredi au samedi sera celle des loupés. Lorsque l'on pratique depuis le chalet, il n'est pas simple de se lever et de parcourir le trajet jusqu'aux cannes en un minimum de temps. Je l'ai appris à mes dépends et deux départs pour autant de ratés. Un poisson cassé dans les arbres immergés près du haut fond et le deuxième décroché sous les branches immergées. Deux erreurs de ma part, j'aurais dû anticipé plus que çà la réaction des carpes et pêcher plus loin de ces obstacles. Je m'en veux encore de ces deux bourdes mais au moins les carpes pourront se libérer facilement de leurs entraves grâce aux hameçons sans ardillons. Il faut toujours être à 100% lorsque l'on pêche, et çà je le sais pourtant.

Heureusement les jours se suivent mais ne se ressemblent pas....

Chaque session nous apporte son lot de surprises. Celle du 1 au 3 mars 2007 ne dérogera pas à la règle. Le Domaine des Carpes Sauvages nous apporte du bonheur à chaque sortie, et comme celui-ci j'en redemande.

Après avoir passé une nuit et une matinée sur le plan d'eau au chalet avec des fortunes diverses. Je m'installe sur l'étang n°2 pour trois heures de pêche dans l'après-midi. Une petite préparation le matin avec quelques pellets de 25 mm pour créer une belle attraction. Les carpes ne sont pas trop actives et les bouillettes sont quelques peu boudées. Je pratique une pêche simple à 2 cannes, une sur le haut-fond de gauche et l'autre au abord de l'île. Les bas de ligne sont eschés tous les deux avec un pellet extrudé de 25 mm. Un sac soluble avec pellets extrudés de 15 mm et d'autres à dissolution rapide complète le piège. Ce sera peut-être l'occasion d'essayer mes nouvelles cannes, des GARBOLINO HORIZON en 13 pieds 3 lbs. J'ai hâte de les tester car leur action m'a l'air sympathique.

L'attente commence et une bonne heure plus tard, le temps que la lente fonte du pellet draine ses effluves, et un premier départ a lieu sur la canne de l'île. Un rush de folie et la carpe se dirige derrière, j'ai tout le mal du monde à la contenir. Après un dernier effort je parviens tout de même à la contrer mais le nylon a souffert dans les branches immergées. L'adrenaline monte car la carpe me remet un coup de caudale hallucinant et se dirige maintenant vers la queue de l'étang. Elle me fait remonter tous les herbiers(heureusement tendre à cette époque) dans sa folle chevauchée. J'ai maintenant un sérieux doute, carpe ou silure, car la défense est tout bonnement puissante. C'est en la contrant avant qu'elle ne se tanque sous les arbres que j'aperçois la caudale et là plus question de moustachu, c'est bel et bien une miroir. La canne joue son rôle à merveille et me laisse découvrir une parabole de toute beauté. Merci Dominique de créer des cannes qui procurent d'aussi bonnes sensations.

Enfin le combat n'est pas terminé et il s'éternise un peu trop à mon goût. La carpe donnera tout ce qu'elle a pour se débarasser de son emprise. J'aurais finalement le dernier mot et c'est en la mettant à l'épuisette qu'un frisson me traversa le dos. Un poisson de souche encore méconnu et vierge de toute capture. Et pourtant on croyait qu'on les avait toutes rencontrées. Un poisson avec un écaillage et des couleurs dignes du Domaine. Quel bonheur de voir évoluer de telles carpes dans un endroit aussi magique.

Le Domaine des Carpes Sauvages nous réservera encore de bons moments et maintenant c'est certain des carpes encore vierges et sauvages y coulent des jours heureux. Adrien en fera aussi une sur l'étang au chalet. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises et c'est tant mieux.

Ce premier départ de la saison est attendu tout l'hiver et les sensations reviennent immédiatement, bizarrement. J'ai l'impression que c'est comme le vélo, çà ne s'oublie pas. Trêve de plaisanterie, il ne faut pas relâcher son attention.

Les carpes sont là, je les vois marsouiner nonchalamment en surface, semblant apprécier les légers rayons de soleil perçant les nuages. J'aurais de nouveau un départ sur le haut fond, une heure plus tard, la même souche de carpe que la précédente. Les petits pellets de 15 mm ont l'air de les intéresser vivement.

Je stoppe cependant la pêche, non sans mal, ce vendredi après-midi car un souci mécanique inquiète mon ami Philippe. Tant pis, je ne peux tout de même pas le laisser dans la misère. J'amorce quelques pellets de 15 et 25 mm, avant de partir, sur les quatre spots afin de créer une légère attraction et inciter les carpes à bouger mais surtout à se nourrir.

Après ce petit entracte, je replace mes cannes vers 17h30. Elles sont toutes placées(en lançant du bord) précisément pour la nuit. Je n'ai esché que des bouillettes pour voir l'effet de celle-ci sur les carpes:

• un bonhomme de neige Crabe/Calamar(20 mm + 15 mm)
• une flottante Crabe/Calamar de 18 mm
• une flottante Fruits Sauvages de 18 mm
• un bonhomme de neige Spicy(20 mm + 15 mm)

Tous les montages auront un sac soluble rempli de pellets à dissolution rapide et 6 bouillettes.

Mes bas de ligne sont en fluorocarbone de 41/100, aucun gros obstacle n'est présent sur cette partie de l'étang. Les herbiers ne sont plus assez dense pour me poser des problèmes sérieux.

Au petit matin ce ne seront pas moins de 4 départs sur 4 cannes différentes. Trois miroirs sur les spots 1, 2 et 4 et une décroche sur la dernière. Le spot 3 m'a déjà rapporté des départs de ce type. Et oui j'ai de nouveau touché le silure mais cette fois-ci avec une fin moins généreuse. Il aura fait souffrir mon hameçon en tordant la pointe. Le montage se sera piqué dans les micro-dents du silure avec peu de chance d'y rester mais surtout d'y résister. La matinée restera calme et les carpes ont arrêté toute activité.

Je me dirige vers l'étang au chalet en ayant pris soin d'amorcer mes deux coups tôt ce matin avec des bouillettes Spicy et Crabe/Calamar. Le soleil pointe de temps en temps mais la surface de l'eau reste totalement lisse, pas un petit marsouinage à l'horizon. Cependant quelques chapelets de bulles se déplacent deci-delà, les carpes sont actives mais pas sur les spots attendus. Tant pis je ne vais pas les déranger aujourd'hui. Je ne m'attarderais pas plus longtemps et plie à 16h30 après 3h30 de pêche. Je me concentrerais pour la seconde nuit sur le premier étang.

Je replace mes lignes à l'identique de la nuit dernière mais change le parfum des bouillettes:

• une Nuts de 20 mm sur le haut fond
• une flottante Fruits Sauvages de 18 mm pour la tâche de sable
• un bonhomme de neige Spicy(20 mm + 15 mm) pour le spot de l'île
• deux Crustaceans de 14 mm pour le deuxième haut fond

Pas de sac soluble ce soir mais un chapelet de bouillettes coupées en deux sur un ruban soluble. Je varie les présentations pour trouver la plus appropriée et rentable pour les prochaines sessions.

Pour cette nuit pas de départs pour les spots 1 et 2, je pense que le choix de bouillettes y est pour beaucoup. Je réitérerais cette option la prochaine session pour tirer des conclusions plus concrètes. Spot 3, une miroir et une commune de souches totalement différentes que la première nuit. Probablement un autre banc. Et pour finir une autre miroir sur le spot 4, ce sera tout pour ce week-end sur cet étang. On dira pas trop mal pour une eau à 7°C.

Il me reste 4 heures de pêche et finirait la session sur l'étang chalet. Toujours deux cannes à l'eau, étant de nature têtu, j'escherais de nouveau une base fruitée bien que les résultats aient été moins bon:

• une Fruits Sauvages de 20 mm sur le montage que je lancerais sur le haut fond
• une Spicy de 20 mm sera placée sur la bande de sable entre les deux herbiers

A peine 1h30 plus tard une belle commune se laisse mettre à l'épuisette après un combat digne d'une féroce combattante. L'amorçage préalable a payé car elle me crépit le tapis de réception des restes de bouillettes Spicy. Au moins les bouillettes sont assimilables et les carpes ne semblent pas dérangées par leur composition, du positif. Je terminerais ce week-end par une miroir sur le haut fond, elle aura mordu sur la base fruitée. De plus en plus difficile de se faire une idée sur les parfums à utiliser. Elle me laissera aussi des restes de bouillettes, mais cette foi-ci de Crabe/Calamar. On les différencie très bien car leurs couleurs sont différentes.

Pour une première session, les résultats sont corrects à mon goût. 11 départs, 10 carpes et une décroche sur un silure, je ne vais pas faire la fine bouche. Malgré une eau à 7°C et des pluies abondantes qui font monter le niveau de l'eau pendant la session. Les bouillettes auront parfaitement joué leur rôle d'attractivité immédiate et de déclenchement de départs dans  plusieurs cas de figure. Encourageant pour la suite de la saison.      

Après vous avoir fait découvrir mon terrain de jeu et décrit mes spots, il est maintenant l'heure de parler appât. Quelle esche choisir à cette époque et laquelle va surtout plaire aux carpes ?

Le temps va me manquer pour tout essayer mais le pellet, les bouillettes(denses et flottantes) vont faire partie de mes armes pour les premières heures de pêche. J'ai délibérément omis d'amener des graines car je veux tester pleinement et en toute sérénité mes nouvelles billes. J'ai avec moi 4 parfums de bouillettes sur des compositions de mixs différents. J'ai une base carnée, une épicée, une crémeuse et une fruitée. En bref la panoplie idéale et souhaitée pour une belle partie de pêche. Mon choix va tout de même s'orienter en priorité vers l'épicé et le carné car à cette époque, mes résultats du passé me le prouvent, les carpes ont tendance à mieux les accepter.

J'ai découvert physiquement ces bouillettes la veille de mon départ, j'avais seulement un aperçu de leurs composition et elles me semblaient déjà terriblement attirantes. J'attache beaucoup d'importance au mix car c'est véritablement lui qui fait la bouillette et non le parfum ni autres produits miracles. Certains additifs m'apparaissent indispensables mais je me tourne de plus en plus vers des appâts naturels et non chimique. Sur de courtes sessions la différence n'est peut-être pas flagrante mais lors d'amorçage d'accoutumance, les résultats sont là pour en témoigner.

Ces quatre bouillettes ont une action rapide(elles diffusent environ 12 heures) et sont idéales pour des pêches de courtes sessions, maximum 48 heures. Au delà, la saturation olfactive pourrait être néfaste aux bons résultats. Elles sont totalement appropriées à mon cas de figure, courte période de pêche et changement d'étang. J'ai tout de même voulu testé la réaction des carpes avec un léger amorçage d'accoutumance de quelques bouillettes sur l'étang au chalet. Histoire de voir si leur assimilation est bonne. Si les tests sont concluants, je vous ferais découvrir plus profondément ces bouillettes. 

Pour débuter la pêche j'esche:

1. un pellet extrudé de 25 mm
2. une flottante de 18 mm sur une base poisson décollée de 20 cm
3. une flottante de 18 mm sur une base fruit décollée de 5 cm
4. une bouillette épice de 20 mm.

Les cannes sont placées dans l'ordre des spots cités dans le précédent article. Un micro amorçage dans un sac soluble complète la panoplie avec du pellet à dissolution rapide.

C'est d'ailleurs le pellet d'eschage, comme à l'accoutumé, qui attire le plus vite la convoitise des carpes. Un seul petit souci, que des bips et des tirées mais pas départ. Il me faut déjà changer mon fusil d'épaule et réduire leur diamètre. Je passe à deux de 15 mm et au bout de 45 minutes, le premier départ(Spot 1). Une très belle miroir pleine de fougue.

Elle fait partie des nombreuses carpes introduites cette année pour donner encore plus de plaisir aux carpistes, qui auront le bonheur de fouler les berges du Domaine des Carpes Sauvages. Des poissons sombres, la robe est quasiment noire, avec le ventre blanc. Un contraste splendide lorsque vous avez une carpe au bout de la ligne. L'eau étant cristalline vous verrez le poisson venir à vous et pourrez voir les différents stratagèmes qu'elle a en sa possession pour essayer de vous fausser compagnie. En bref des moments qu'il n'est pas évident de voir de partout.

La pêche va être technique et ce n'est pas pour me déplaire. Il va falloir se remettre dans le bain tout de suite après cette interruption hivernale. La pêche difficile permet de rester concentré durant toute la session et cogiter sans cesse pour tromper la vigilance des carpes.