Vendredi 14 septembre 2007 : 10h00 Après une bonne douche et un café au camping Brise du Lac de Cabanac. Nous prenons la route, direction le Salagou. 2 heures plus tard, nous apercevons enfin, les rives rouges du Lac. C'est comme je l'imaginais, comme dans les mags. Pourtant distant d'environ 100 kilomètres, la température ici n'a rien à voir avec celle de Cabanac, c'est très chaud, trop chaud même.
Après une petite pause repas à Octon, nous décidons de partir prospecter les berges du lac, pas evident lorsqu'on ne connait pas l'endroit et ses 720 hA d'eau. Quelques pêcheurs sont installés. Un hollandais nous indique qu'il est sur le site depuis 4 nuits, et qu'il n'a pas enregistré de touches. Ca commence mal, mais il en faut plus pour nous décourager. Après un long périple en voiture, autour du lac, nous décidons de débarquer le matériel entre Octon et Liausson, afin de gagner en zodiac un poste, situé face au village de CELLE. Une nouvelle fois zodiac gonflé et chargé, il temps de prendre possession du poste repéréré plus tôt. Pour économiser nos 2 précieuses batteries. Je décide de tirer le zodiac en marchant dans l'eau, pendant qu'olivier marche sur la berges lui aussi chargé de quelques sacs. Vers 17h00, nous sommes sur le poste, et commencons à monter le matériel. Le poste que nous avons décidé de pêcher, permet de bénéficier d'un peu d'ombre, où il fait tout de même 30 °C. Des arbres, vestiges d'un ancien bois se dressent devant nous, à environ 100-110 mètres. Nous passons le secteur d'un coup d'echonsondeur, la profondeur maxi est de 13 mètres, le fond est dur. En bordure, quelques herbiers offrent aussi des posibiltés de pêche. 20h00 Tout est ok, est l'attente commence. Les cannes sont volontairement pointées vers le ciel, afin de soustraire au maximum nos bannières du fond de l'eau. Car nous ne le savons pas encore, mais celui-ci est très encombré.
Nous décidons avec Olivier, de passer cette première nuit à la belle étoile, sur nos bedchair, avec un magnifique ciel étoilé pour couverture. La nuit sera calme. Samedi 15 septembre 2007 : 8h30 Au réveil, café, croissants, et que faire? Quelle stratégie mettre en place, pour exploiter au mieux ce poste? Première chose à faire, relever les cannes. Et là premières galères sur 8 cannes tendues, la moitié sont bloquées au fond!!!!! Même en tirant fort dessus, rien ne bouge. On décide alors de prendre le bateau afin de ne pas perdre trop de matos. Arrivée au dessus des montages, rien n'y fait, les bas de lignes casses où bien alors c'est la tresse des moulins que l'on remonte toute abimée.Les autres cannes elles pêchent à la goutte d'eau, ou alors il ne reste pas grand chose de nos bouillettes, seules apparaissent les marques qui trahissent la présence d'écrevisses, qui doivent être impréssionnantes, vu les pinces retrouvées dans les rochers au bord. Les dresseines présentes en grande quantité, voir ci-dessous, sont mortelles pour les corps de lignes, mêmes nos tresses souffrent, tout le matériel souffre ici.
Alors on refait les montages à neuf, et on décide de replacer 2 de nos 4 cannes sur des spots, en tête chercheuse, afin d'intercepter des poissons, qui comme partout doivent bien nager pour se nourrir, et d'amorcer une zone un peu plus large, pour y placer les autres montages, près du bord à environ 40 m, dans 8 à 10 m de profondeur. Le niveau du lac n'est pas à son maximum, d'après les pêcheurs locaux, il manque au moins 1.80 m. Dommage car la roselière à ma droite aurait été intéréssante à pécher. Enfin bon, le lac est plus bas, et il faut, comme pour Cabanac atteindre l'objectif fixé, sortir une carpe chacun du Salagou. La nuit du samedi au dimanche ne nous donnera rien, celle du dimanche au lundi non plus d'ailleurs. Dur, dur!!!! Lundi 17 septembre 2007 : 19h30 L'orage salvateur Il est pas loin de 19h30, et olivier vient tout juste de finir de tendre ses lignes, le ciel est bien couvert. C'est bizzare on dirait qu'il va y avoir de l'orage! Pourtant météo france, n'a pas indiqué d'orages sur le département de l'Hérault,.....et pourtant. En quelques minutes, des grondements se font entendre au loin, puis de plus en plus près, et enfin juste au-dessus de nous. La pluie tombe déjà, de grosses gouttes, qui laissent place par la suite à de la grèle. Le vent se met à souffler. Sous le parapluie d'Olivier, nous n'en revenons pas de ce qui nous tombe sur la gue.... Le vent souffle plus fort encore, de grosses rafales, courtes mais violentes. Olivier passe la tête à l'extérieur, les rodpod sont retournés me dit-il. Je regarde, effectivement, les rods sont en vrac, les cannes croisées et dans l'eau, les détecteurs baignent. Que faire? L'orage est juste au-dessus. Je décide de sortir pour remettre de l'ordre, Olivier me suit, on ne sait jamais le départ tant attendu pourrait survenir. Retour sous le parapluie. Et là grosse surprise, une rivière commence à couler entre nos abri, et notre coin cuisine ne resemble plus à grand chose. La quantité d'eau accumulée dans les collines est telle qu'un véritable petit torrent dévale la pente et termine dans le lac. On ressort afin de mettre à l'abri la cantine. Heureusement que l'un d'entre nous n'a pas placé son abri à cet endroit, on a évité de peu la catastrophe matérielle. Nouveau retour sous le pépin, et grande question, que vous vous etes déjà posée j'en suis sur, si vous avez vécu un orage en session. Que faire en cas de départ, laisser dérouler, et jouer la carte de la prudence, ....ou alors sortir ferrer en sachant que c'est chaud, pardon que c'est suicidaire??? 2 minutes plus tard Olivier passe un nouvelle fois la tête sous le pépin. L'orage est toujours au-dessus, vous savez le son et l'éclair en même temps, et là il me dit "Nico, départ!" ..."Arrètes tes conneries". Je regarde, mon rod. La canne de gauche est pliée et ....ca déroule vraiment. Ni une ni deux, je cours, empoigne la canne et ferre. Puis je couche la canne et commence à pomper le poisson. A ce moment, je commence à réaliser que je suis vraiment cinglé et en très mauvaise posture, et les cris d'Olivier pour me dire de revenir ne sont pas pour me rassurer. La configuration de mon poste est-elle que je suis obligé de rentrer dans l'eau jusqu'à la taille pour tirer le poisson vers la droite afin d'éviter un arbre immergé. Torse nu, le combat continu, l'orage est toujours là, vraiment pas loin, la canne couché au maximum, le poisson approche. "Olivier.... l'épuisetteeee" Olivier arrive pas très rassuré, et me lance l'épuisette, la carpe est là, tout près maintenant, ma carpe du Salagou, mon objectif bientôt atteind. Enfin je la glisse dans l'épuisette. Cri de joie. Le poisson à l'air de belle taille, pas un éléphant, mais il fait vraiment très plaisir, après plus de 3 jours sans bip. Olivier, m'aide à remonter sur la berge. L'orage s'éloigne. Je mets le poisson au sac le temps de mettre un tee-shirt sec et d'enfiler une veste. Puis pesée : verdict 14 kilos commune. Séance photo et remise à l'eau.
L'orage n'est pluslà, mais il nous laisse une vision apocalyptique du lac.
Après un repas à l'arrache, et un bon café. Il est temps de dormir un peu. Une bonne partie de la nuit sera calme. Mardi 18 septembre : 5h00 Départ chez Olivier. Ferrage, et combat très court en bateau, puisque le poisson se décroche, très rapidement. Déçus, c'est le retour vers la berge, puis le retour vers le duvet. Mercredi 19 septembre : 11h00 Nouveau départ chez moi, qui se soldera par une casse, le poisson à trouvé un obstacle. Et merde!!! Je retend la ligne au même endroit. A 15h40, la même canne déroule une nouvelle fois, combat du bord et Olivier épuise après quelques minutes une commune à l'allure un peu bizzare, très blanche et un peu cabossée,....mais qui fait très plaisir tout de même. Le peson indiquera 9.6 kilos.
La nuit et la journée du lendemain sera très calme. La fin de session approche vite, trop vite. Vendredi 21 septembre : 10h00 Olivier enregistre une nouvelle touche, qui lui apportera sa première carpe du Salagou. Une belle commune de 14 kilos elle aussi. Il est super content de poser avec ce beau poisson.
Notre dernière nuit sera très calme comme si les carpes savaient qu'il est temps pour nous de reprendre la route et ses 700 kilomètres, pour regagner nos pénates. Une nouvelle fois, nous avons tous les deux réussis notre pari, celui de prendre une carpe au Salagou. C'est promis nous reviendrons, revivre de tels moments sur les berges rouges de ce lac magique, avec des orages en prévision :) nico |