Je vais passer une nuit sur l'un des 3 étangs sainte-anne (rare, mais à ne pas louper); notre satanée fédé a organisé les 24 h du poisson-chat dans le grand étang Thiriet (22 har) le jour prévu d'une pêche de nuit (donc décalée à cet endroit). Peu de carpistes étaient au courant, et moi je l'ignorais; ce n'est qu'en allant voir ceux qui sont en place que je constate le problème. Peu importe; une petite nuit autorisée avant d'aller en faire une en rivière : pas de problème !
Je me rends donc aux étangs où je suis surpris de voir peu de monde autour 3 ; parfait ! Je rencontre un carpiste que je connais de vue et lui demande s'il y a bien une nuit au bord des étangs ; Après confirmation, c'est donc décidé pour une nuit ici ! Je téléphone à mon entourage pour demander si ça tente quelqu'un; seul Pascal répond présent à l'appel. Nous serons donc 2 carpistes en action sur une partie de l'étang, et seulement 5 autour du grand étang; peu mais le choix des places reste abordable.
vers 19h, je me rends sur un poste côté rivière avec ma femme qui me dépose avec tout le bordel. Un coup d'oeil sur celle-ci me fait remarquer que le niveau n'est pas haut, mais couleur chocolat; ce qui est normal à la suite d'orages dans les Vosges (la Meurthe en ressent les effets). Pour le moment : aucun regret pour la rivière.
20h : après le départ de ma femme, tout est en place : rod-pod et montages sur le coup amorcé, à environ 30-40 m du bord, et tous les montages sont eschés de billes pèche Melba. 21h : arrivée de Pascal avec son fils. 21h30 : Tout le monde est en place, et la nuit arrive doucement.
1ère remarque surprenante; aucune activité de carpes visible; la nuit s'annonce difficile et calme ! Ce qui est le cas car aux petites lueurs du matin frais, le résultat se ressent sur presque tous les carpistes présents : rien cette nuit ! Pour moi, ce n'est pas grave car je ne suis plus à un poisson près, cette année; et cela m'a permis de passer une nouvelle nuit à la belle étoile !
Il est environt 9h quand je relève les lignes, pour savoir si elles pêchent encore ou si les nombreux poissons-chats ont volé mes appâts. Seule une canne ne pêchait pas : la bouillette a disparu ! Pour les quelques heures qui restent, je décide de placer les montages à moins de 15 m du bord, avec seulement un amorçage à base de pellet.
9h31 : bingo; un départ et 1er poisson; un pin's . Celui qui me filme est étonné que je n'avais rien attrapé (je connais cet étang comme ma poche); l'honneur est sauf ! Pascal est de nouveau capot. Nous repartons vers midi; il est très déçu de ne rien avoir touché (même pas un bip pour remonter le moral), mais c'est le jeu ! De retour à la maison, une bonne douche, un café, et après une petite sieste réparatrice, me voilà reparti pour une nouvelle nuit, en rivière; en espèrant que les poissons seront plus coopératifs que ceux de l'étang !
J'ai envie de faire une nuit en solo sur le secteur du grand virage, où je pense sortir autre chose qu'un Amour blanc ! Vers 18h, ma femme me dépose à moins de 300 m du poste; purée, avec ce temps très chaud, je vais paner en arrivant sur le secteur avec tout le bordel sur le dos ! La motivation me donne des forces, et je me vois déjà en train de vous présenter une belle de ma rivière !
Mais elle prend un sale coup quand je constate une grosse galère sur la rive d'en face, à l'endroit où, un matin, j'avais vu un Espace avec un couple que j'avais pris pour des amoureux. En fait, c'étaient des bûcherons déguisés, car des arbres et arbustes ont été coupés par des gorets; et le poste que je convoitais est maintenant à vue de tout le monde. Je ne sais plus quoi faire ! Si je reste ici, la nuit, il y a de fortes chances que je rencontre quelqu'un ; et merde ! Où vais-je me poster, puisque c'est mort pour le virage ?
Mon portable sonne; Tof, le beau-frère, n'est pas loin pour venir me saluer. Quelle chance : il va m'aider pour transporter quelques affaires (pour soulager mon dos) sur un poste que je finirai bien par trouver ! Effectivement, la petite famille est au complet, et chacun m'aide; bien sûr, j'ai gardé le plus lourd ! Après 200 m de marche sous le soleil de plomb, je finis par trouver un petit poste parfait pour la nuit; où la profondeur varie de 1 à 2 m par endroits. Un secteur à petites eaux; reste à voir si les carpes s'en approchent une fois la nuit tombée !
Petit regard à la surface de l'eau, avant de m'installer pour de bon. Quelques gobages de petits blancs m'indiquent que les poissons vont entrer en activité; parfait ! Je commence donc mon installation, et une fois cannes et montages en place le long de la rive d'en face, je peux enfin me reposer !
Tof a pris son lancer lèger pour tenter d'attraper un carnassier. Je papote un peu avec ma soeur, quand j'enresgistre ma 1ère touche; il doit encore s'agir d'un chevaine (mais la touche ne suis pas) ! Il est 19h30 quand toute la petite famille repart. Je me retrouve seul et je décide de faire une petite vidéo de présentation du lieu de pêche, avant le coucher du soleil.
Soudain, sur l'écran LCI du numérique, j'aperçois une tache orange/rouge clair qui vient vers moi. Un coup d'oeil rapide avec mes yeux de buse, pour constater avec surprise qu'il s'agit d'une petite carpe Koï ; parfait on ne me prendra pas pour un menteur (j'en ai une sainte horreur, ainsi que des vantars. Je ne vois pas l'intérêt de gonffler sur notre passion) ! Je me rapproche des cannes pour mieux la voir, mais elle est rusée, la belle ! Une fois qu'elle est passée sous les cannes, elle disparaît hors de la vue d'un gobe-mouches comme moi.
20h50 : je décide de rapprocher les montages au centre de la rivière, et amorce la zone à base de graines (blè, maïs, chènevis) et pellets, ainsi que quelques billes diverses. 21h : il y a beaucoup d'activité sur le coup, est pratiquement sur toute la rivière d'ailleurs. Reste si cela durera toute la nuit ! 22h : le soleil à disparu derrière une petite colline; les carpes sont là et trahissent leur présence par de beaux sauts caractèristiques. Mais vont-t-elles décider de goûter mes appâts?
La nuit arrive à petits pas. Il y a maintenant une très forte activité, et les scions des cannes n'arrêtent pas de danser la gigue; l'espoir de faire un poisson est plus fort que jamais ! Le calme régne en maître; seuls le clapotis de l'eau et le bruit des moustiques qui tapent sur la toile du parapluie-tente se font entendre ! Mes yeux sont rivés sur la surface de l'eau. Dans la pénombre, je distingue une canne qui passe discrètement sous les arbustes, sur la rive d'en face; 4 petits la suivent doucement et j'ai l'impression qu'ils glissent sur l'eau. Quelques bips m'obligent à me relever du bedchair pour diminuer le son des détecteurs (pour plus de sécurité, car le bruit résonne plus, de nuit)!
23 h : le 1er quartier de lune (ma lampe de chevet) éclaire à peine le poste, et mes yeux se sont adaptés à la petite luminosité; je peux distinguer ce qui se passe autour de moi, et la moindre fixation sur un truc qui me semble louche me donne l'inpression d'être en mouvement. Une légère brume m'entour et je peux sentir l'humidité du sol; c'est pour moi un instant magique !
1h environ : j'entends des voix de l'autre côté de la rive; on marche dans le petit sous-bois ! Je pense à des bracos qui m'auraient repèrés, mais l'un d'eux lance à l'autre : "ce n'est rien; simplement un carpiste" ! Une fois les 2 gobe-mouches plus loin, je retire les lignes (on ne sait jamais; avec ce genre de pèlerins); tant pis, j'en profite pour faire une petite sièste.
4h30 : le jour arrive doucement et je replace les montages; je n'ai pas pu fermer l'oeil, car il y avait beaucoup de sauts et une activité très forte sur le poste. J'ai vu des carpes en activité sur le poste de droite (dont une belle mémére qui m'a montré sa superbe caudale). Je change d'endroit dans la foulée.
10h sonne; je m'était assoupi. Le soleil me chauffe la tronche et me fait ouvrir les yeux; un regard sur les lignes qui n'ont pas bougé d'un pouce. Normal ; car une fois que le soleil donne sur une bonne partie de la rivière, les poissons semblent migrer et deviennent des carpes fantômes.
Il me reste seulement 2 heures de pêche et cela sent de nouveau un beau capot; je n'ai pourtant pas rêvé : elles étaient bien là ! Ce n'est pas grave; j'ai pu observer certains paramètres et si les exploite, ça me donnera des résultats, à un moment ou à un autre.
Je reste blindé et continue sur ma lancée : à la conquête des carpes-fantômes de ce secteur ! Une nouvelle fois capot; mais je n'ai pas dit mon dernier mot !
Voici la petite vidéo qui va avec cette article !
Prochaine article : rêve ou réalité, il n'y a qu'un pas à faire !