Pannecière septembre 2008, suite et fin

De gros nuages noirs s’amoncèlent derrière les monts et nous voyons les premiers éclairs au loin. La soirée va être agitée et tout semble bon pour nos carpes. Dès 20h00 le ciel est extrêmement sombre et des bourrasques de vent terrible viennent frapper les biwys. L’orage s’approche et nous commençons à ressentir les premières gouttes, les roulements de tambours sont énormes et les éclairs de toute beauté. Nous profitons un petit moment du spectacle mais celui-ci nous oblige à nous mettre à l’abri très vite. C’est maintenant des tonnes d’eau qui s’abattent sur les toiles, j’ai rarement vu de telles pluies et nous ne brillons pas sous la tente. Nous attendons que cela se passe mais deux heures plus tard les pluies sont encore plus importantes. Merci biwy de nous protéger de ce déluge, mais vers vinqt deux heures trente ce n’est pas par le haut que je vais prendre l’eau mais par le bas. Le terrain sablonneux n’absorbe plus rien du tout et maintenant elle court littéralement sur le terrain et une petite rigole passe maintenant sur mon tapis de sol. Le sable s’est agglutiné contre la toile extérieure et l’a levé pour enfin passer à l’intérieur. Je parviens à dévier les eaux pour qu’elle ne touche aucune de mes affaires. Après un peu de terrassement je la fais repasser sous mon tapis de sol, plus de peur que de mal pour le moment. Il est vingt trois heures et l’orage s’éloigne et la grosse pluie cesse enfin. Nous sortons car nous n’avons encore pas pu fermer l’œil de la soirée. L’eau a entrainé des tonnes de sable et nous discernons de véritables tranchées sur les pentes. Il n’y a pas eu besoin de pelleteuse pour faire cela et nous voyons ici la force de l’eau, une profondeur de presque un mètre et plus de soixante centimètres de largeur pour les plus impressionnantes. J’en retrouve une sous mon biwy plus petite, une entre la tente et les cannes et ensuite tous les trois à quatre mètres. Nous avons échappé au pire, nous imaginons une grosse tranchée sous la tente ou sous mon rod-pod. Je serais très mal à cet instant. Fabien était lui sous une zone plus caillouteuse et n’a pas connu tout cela.

Le pire est passé et le temps est maintenant calme, les carpes semblent aussi être touchées par cette orage car toujours pas de départs. Les trombes d’eaux tombées dans le lac ont eu l’effet escompté inverse, les carpes se sont mises à l’abri au lieu de venir nous visiter. Il faudra attendre 7h00 du matin et une nature qui reprend ses droits pour avoir le premier poisson sur le tapis de réception. Une petite linéaire parfaite de toute beauté vient nous tirer des duvets, ce n’est pas simple car nous sommes vendredi matin et la fatigue s’accumule. Une heure plus tard, pendant le café, une deuxième carpe nous rend visite. Les carpes se sont remises de cette nuit et les eaux turpides ont l’air de leurs convenir et elles commencent à remonter le bras pour, je pense, inspecter les nombreux petits ruisseaux qui charrient de la nourriture. Elles vont chercher leur pitance dans ces petites rigoles transformées en ruisseaux. Les dernières 24h00 seront assez sympathiques car j’enregistre 8 carpes pour 8 départs, des poissons de taille moyenne. Les carpes sont venues sur les bouillettes et y sont restées le temps de se nourrir convenablement. Une recette simple mais efficace, 1 kg de Birdy Bird Mix, 3 ml de Magic Food et 2 ml de Monster Nuts. Je peux plier tranquille et surtout au sec.

Lorsque l’on est à la pêche, même depuis de nombreuses saisons, il faut toujours faire attention où l’on monte sa tente car la nature est toujours plus forte que nous. J’ai un peu fait abstraction de cela mais le pire à été évité, heureusement. Je pense que la prochaine fois je réfléchirais à deux fois et penserais aux conséquences que cela pourrait engendrer avant de me positionner sur ces berges abruptes ou non. Les photos me donnent encore des frissons.

Nous avons échappé au pire en cette nuit du jeudi 11 au vendredi 12 septembre 2008.