En ce jeudi 1er mars, je prends la direction du département de la Marne pour la première session de l'année 2007. La pluie m'accompagne durant les trois heures et demie de trajet, puis se calme enfin à mon arrivée au Domaine des Carpes Sauvages. En cette fin d'après-midi, je retrouve Seb et Fabien pour une session de trois jours. Enfin, je découvre ce lieu dont Seb me parle depuis bien longtemps. Ce havre de paix, au cœur de la campagne champenoise, lui a offert de belles émotions au cours de plusieurs séjours, notamment il semble que les poissons soient d'une combativité extrême...je vais comprendre ce que Seb voulait dire ! Avant la tombée de la nuit, nous prenons le temps de faire le tour du Domaine et des trois plans d'eau. Fabien m'avait prévenu, mais je reste tout de même surpris par ce cadre très sauvage. La nature reste maître des lieux, c'est un vrai paradis. Ici, priorité aux pêcheurs, aux vrais... amateurs de tranquillité, de pêches précises et techniques, de contact avec la nature. Si vous vous reconnaissez dans ces valeurs, vous serez comblés. Il est temps de préparer la pêche. L'installation se fait sur l'unique poste du plan d'eau numéro 2. Je m'appuie sur les conseils de mes compères pour le placement des lignes. Ne connaissant pas le plan d'eau, il n'est pas question de pêcher au hasard. D'autant que l'on m'a réservé les bons spots pour mon baptême à Sauvage ! La première ligne rejoint un haut fond en gravier à proximité de la berge opposée, la seconde sera placée à environ 5 mètres du bord et des arbres tombant dans l'eau, là où se situe une langue de gravier sur laquelle les carpes viennent se nourrir. Les lancers doivent être précis et s'effectuent entre les arbres, parfois accroupi pour ne pas attraper les branches.
Dans une eau encore bien froide à 7°C, je fais confiance au montage bonhomme de neige, l'un à base d'épice, l'autre à base de carné. L'amorçage sera léger, une trentaine de bouillettes à proximité de chaque montage. Ma troisième ligne sera placée en bordure au sac soluble. Malgré la présence d'herbiers, je privilégie mon montage habituel avec un bas de ligne en nylon de 28/100 pour un maximum de discrétion. Certes, les herbiers ont poussés, mais ils ne devraient pas me gêner, ils ne sont pas encore très compacts. Comme toujours, il faudra travailler le poisson pour gagner la partie ! La nuit est tombée quand enfin nous prenons le temps de nous restaurer. C'est toujours un bon moment. Le calme nous entoure, seuls les sifflements des oiseaux viennent troubler le silence. Après une trêve hivernal, quel bonheur de se retrouver au bord de l'eau et au contact de la nature. Je dors à poings fermés quand le son d'un détecteur me fait ouvrir les yeux. Je mettrai un certain temps pour réaliser que c'est un de mes delkims qui a sonné le réveil. Je me rends compte que le jour est à peine levé quand je prends contact avec un poisson très puissant. Difficile de reprendre du fil et je constate qu'il connaît très bien l'emplacement des herbiers. Mais le plus beau reste à venir...quand le combat se situe proche du bord. La clarté de l'eau exceptionnelle, malgré les 3 mètres de fond, offre un spectacle digne d'un aquarium. Je vois la carpe en surface puis replonger au milieu des herbiers et rejoindre le fond. Un nouveau rush lui permet de reprendre 20 mètres de fil, sans pouvoir la contrer. La carpe est d'un poids raisonnable mais sa combativité est extrême. De vraies et pures sensations. Finalement, il s'agit d'un poisson de souche, apparemment inconnu. Une très bonne nouvelle. Séance photos, remise à l'eau, la journée ne pouvait pas mieux commencer...
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