Nous y voilà, la voiture est chargée et prête à partir pour une douzaine de jours de pêche. Il n'y a pour l'instant aucun problème, du moins il me semble. La nuit a été courte entre apéro au club de chiens de ma commune et arrosage de la retraite de mon père. Mais en 15 jours j'aurais facilement le temps de récupérer. Je prends la route en toute confiance direction la Nièvre et le barrage de Pannecière. On est dimanche et il n'est pas loin de 14h00 lorsque je longe les berges. Le niveau est un tout petit peu plus bas que lors de ma dernière session. Les fortes pluies de ces derniers jours n'y sont pas étrangères. Mais ce qui m'inquiète le plus est la forte fréquentation, vais-je trouver une place pour m'installer ? Des tchèques et des hollandais sont là depuis plus d'une semaine et font quelques petits poissons. Les locaux, quant à eux, plient mais trop lentement pour prendre leur place. Le beau temps d'aujourd'hui les incitent à rester plus longtemps. Je vais voir le secteur de Blaizy mais malheureusement aucun poste sérieux de libre. Il faut que je retourne sur Huard. Le fond du secteur de nuit n'est pas occupé car trop pentu pour des sessions prolongées. Il est difficile d'y avoir son biwy à plat, surtout à 2 pêcheurs. Je suis pour ma part tout seul et je vais où bon me semble. Ce n'est pas le chien qui me contredit, et lui il est bien partout. Je m'installe sur le poste de Bertrand, un pêcheur local très accueillant dont je me suis lié d'amitié. Il pêche très souvent Pannecière et le connaît comme sa poche, ce morceau de secteur est bon en fin de saison car on atteint facilement le lit de la rivière. Les carpes s'y sentent en sécurité et n'hésitent pas à le fréquenter malgré les grandes profondeurs. Je pêcherais là pour le début de la session, on avisera au cas où il le faudrait. J'étale, au départ, mes quatre cannes pour trouver le spot qui déroule. Si je le trouve, il risque de produire régulièrement du poisson. Je place ma première canne près d'un énorme rocher, un petit plateau sablonneux à ses pieds est attirant. Il y a environ 8 mètres d'eau, j'esche 2 bouillettes de 18 mm et amorce légèrement autour. C'est lorsque je veux placer ma deuxième que tout va se compliquer. J'ai oublié l'essentiel, le cobra. Il fallait bien qu'il m'arrive quelque chose d'original, tout paraissait trop bien allé depuis le début. Heureusement je ne me sépare jamais de ma vieille fronde, elle me permet d'amorcer correctement à 40 mètres du bord. J'atteins le lit et c'est ce qui est primordial. Il y à 16 mètres d'eau à cet endroit et il est difficile d'échosonder à la canne, le flotteur remontant difficilement. J'y arrive, tant bien que mal, et place deux cannes autour des arbres immergés qui se situent tous dans le lit de l'ancienne rivière. Le fond est vaseux mais comme lors de la dernière session on a eu des départs exclusivement dedans je ne me pose pas vraiment de questions. Je vais booster les appâts et monter une des deux cannes avec un bonhomme de neige. J'amorce avec des pellets de 15 et 25 mm pour créer une rapide attraction. Je ne veux pas perdre de temps. La quatrième canne sera plus proche de la bordure, au pied d'un arbre immergé qui commence juste à apparaître. La profondeur passe ici de 2 mètres à 6 mètres d'un coup, un véritable mur. Les carpes le longent sûrement à un moment de la journée. La première nuit ne se soldera que par une petite miroir prise à 5h00 du matin, un premier réveil en fanfare. C'est une des cannes du lit qui est partie, une bouillette maison de 22 mm boostée. Vers 14h00, la seconde canne dans 16 mètres démarre et m'offrira une autre jolie miroir. Une demie heure plus tard, la canne placée près de l'arbre immergé s ‘emballe et cette encore une carpe de taille correcte. Trois départs en 24h00, sur trois cannes différentes, le placement des cannes n'était pas si mal que cela. Je replace vers 17h00 la seule canne qui resta muette sur un spot différent, toujours le trio vase, lit et arbres immergés. Montage bonhomme de neige sans boostage, je laisse travailler les additifs présents dans ma nouvelle recette. Des billes maisons de 18 mm sur une base de mix crème avec un arôme pêche melba. Je l'amorce avec une trentaine de bouillettes pour commencer. Les trois autres retrouvent leurs spots de la veille avec l'espoir de toucher encore de jolis poissons. Mais ce sera un festival de la dernière canne placée, pas moins de 10 départs pour la seule journée du mardi. Des carpes avec des poids compris entre 5 et 9,900 kg, une belle journée de pêche. Je rappelais avec environ trente bouillettes à chaque fois, les carpes les trouvaient véritablement à leurs goûts. J'ai essayé de placer une autre base de mix, carné celui-ci, sans résultats apparents. La dernière nuit fût calme, il m'aura fallu attendre 7h30 pour avoir un autre départ. Cette fois-ci, c'est de nouveau la canne de bordure qui déroule, une petite commune. Cinq minutes plus tard, une canne du lit part mais malheureusement la carpe se réfugie dans les arbres immergés, la casse était inévitable. Ce sera le dernier départ de cette session, je dois plier et me diriger vers la Marne et le Domaine des Carpes Sauvages. Cette session aura encore été assez prolifique car en 66 heures de pêche je totalise 16 départs. Je ne sortirais malheureusement que onze carpes car les souches et arbres immergés m'auront encore donné du fil à retordre. Je prends soin d'avoir des montages inoffensifs en cas de casse, la carpe se dégage facilement de son emprise. Dans 4 cas sur 5, c'est le bas de ligne qui cède. Corps de ligne en 40/100, anti-emmêleur Korda de 50 cm, clip plomb Korda, plomb plat de 110 grammes, bas de ligne en fluorocarbone de 41/100 et un hameçon ESP T6 n°4 ou 3 suivant la taille des bouillettes. Une fois de plus les carpes de Pannecière ont répondu présente aux bouillettes maisons plus vite que sur des appâts du commerce. Ce n'est pas la première fois que je déduis cela. La fraîcheur des appâts, même si les bouillettes du commerce sont de bonnes qualités, est primordial dans bien des cas. Malheureusement pour moi il ne m'en reste que très peu pour le reste de mes congés, je n'avais pas l'intention de les sortir ici. Je ne les avais faîte que pour les tester dans des lieux plus faciles. La tentation était cependant trop forte, bien m'en a pris. |