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......malheureusement, mon second décrochage de l'année viendra me remettre les pieds sur terre. La canne de l'île a déroulé mais la carpe est partie. Je refais immédiatement le montage en prenant soin de changer l'hameçon, le précèdent ne me paraissait cependant pas abîmé mais je ne prends aucun risque avec çà. Je relance la canne et n'effectue aucun amorçage supplémentaire.

Le soleil de plomb a cogné fort cette après-midi du samedi. Pas la moindre activité sur la surface de l'étang, le vent s'est calmé et les poissons se planquent. J'en profite pour repasser le marqueur sondeur afin de déplacer la canne de droite qui n'a plus bougé depuis hier. Je trouve un banc de graviers assez large derrière un herbier avec un fond proche des trois mètres. Je l'amorce légèrement avec du pellets et laisse travailler le coup jusqu'à ce soir. Les appâts seront pour toutes les cannes des bouillettes flottantes, cette esche est jusqu'à présent acceptée par les carpes et autres espèces. Un sac soluble avec des pellets viendra renforcé l'attraction des bouillettes.

La nuit est passée et pas le moindre bip n'est venu me réveiller, très bonne nuit pour récupérer. Rien de bon pour la suite car les carpes se sont littéralement volatilisées. Elles doivent être dans le petit bras qui est lui impêchable. Le vent du nord a poussé des tas de débris qui font un abri du soleil et un garde manger pour nos chères carpes. Je m'obstine à pêcher jusqu'à dix heures mais rien n'y fait, les poissons sont aux abonnés absents. Je plie le matériel et me dirige vers le carpodrome.

Il est toujours sympathique de s'y rendre un instant avant de prendre la route. Les nombreux poissons y sont coopérants et avec une petite canne s'est toujours amusant. Juste le temps d'ouvrir la boîte de maïs doux et de lancer la ligne qu'un départ à lieu, une brème pour commencer. Suivra un gros gardon et une tanche de plus de 2 kg. Après ces trois départs les carpes rentrent en scène et se fût un véritable festival, la boîte est passée à une vitesse folle. Les petites carpes sont apparemment plus encline à se nourrir que les mémères. Il est maintenant l'heure de partir pour de bon.

......un départ brutal a lieu sur la canne de gauche. Il est 12h30 et le moulinet déroule tout ce qu'il peut. Le poisson se dirige dangereusement vers les arbres immergés, çà tire fort. Je parviens à le dévier une première fois mais il me remet un coup de queue. Cette fois-ci le fluorocarbone ne tient pas le choc, il cède juste au dessous de l'hameçon. J'inspecte le morceau restant et un doute monte en moi, la cassure n'est pas nette mais éraillée. J'ai déjà vu cela mais dans cet étang il ne devrait pas avoir cet espèce de poisson. Je remplace mon bas de ligne et le monte en Dressen X 50/100, sa résistance à l'abrasion n'est plus à démontrer. Je replace le montage à l'identique avec une louche de maïs et cinq bouillettes.

Départ sur la canne de droite à 13h40. Cette fois-ci le combat se déroule normalement et une carpe d'un peu plus de 6 kg s'incline sur le tapis de réception. Je relance et effectue un amorçage de rappel avec deux louches de maïs.

Un troisième départ intervient vers 14h15, une carpe fougueuse s'est laissée prendre sur la canne de gauche. Je continue de réamorcer avec seulement du maïs.

A peine le temps de tourner le dos que le détecteur de la canne de droite se met à biper. C'est encore une carpe nerveuse qui se laisse mettre à l'épuisette une fois toutes ses forces perdues. De véritables furies que ces carpes du Domaine. Je remplace mon bas de ligne en fluorocarbone car ce dernier combat lui a infligé de vilaines blessures, mais cette fois il n'a pas rompu. Il est 15h00 quand je replace ma ligne sur la descente du haut-fond.

Le temps de faire une petite sieste salvatrice qu'un départ se produit sur la canne de gauche. Il est 15h40 et  la petite bouillette de 16 mm a l'air d'être appréciée par les carpes. Le maïs les tient pour l'instant sur le coup et les départs s'enchaînent régulièrement.

Un peu de répit pendant deux heures et la canne de gauche redémarre, c'est encore une carpe qui s'est faite piéger sur le sommet du haut-fond. Elle fonce droit sous les arbres et s'aide des herbiers pour tenter de me fausser compagnie. Je parviens tout de même à le mettre à l'épuisette. Elle est un peu plus grosse que les autres et accusera un poids de 9,100 kg.

Le vent du Nord a soufflé toute l'après-midi, la sensation de canicule fût réduit et le brassage de l'eau a été conséquent. Rien de tel pour avoir une belle soirée et une nuit avec des départs. Déjà six avec seulement deux cannes, de quoi avoir le moral à bloc. Les montages sont inspectés et les bas de ligne changés. Je ne laisse rien au hasard afin de ne pas être déçu pendant cette première nuit. Je relance les trois cannes à 20h00 en ayant soin de les placer correctement. Je les place sur les mêmes spots que la journée.

..... le détecteur de la canne de l'île émet trois bips. Une petite touche à revenir, je retend le fil doucement et le swinger redescend. Je prend la canne et ferre, une petite sensation au bout de la ligne probablement une brème. Mais quelle ne fût pas ma surprise en voyant l'animal se déchaînant. Un silure d'environ trente centimètres tente(voir album), par de vains efforts, de se libérer. Je l'ai pris sur une bouillette whisky/moule décollée de 5 cm. La bouche est déjà suffisamment large pour en recevoir de plus grands diamètres. Je le détache et le remet soigneusement à l'eau. Tout le monde à droit au no-kill avec moi. Petit silure deviendra grand.

On était loin de se douter que du silure était présent dans cet étang. Joli découverte de cette fin de journée, mais comment est-il venu ? S'il y a un silure de cette taille, il y en a forcement des plus grands. Il lui faut des parents à ce petit être. On verra par la suite si la population est fournie ou non.

Aucune autre touche jusqu'à ce que je rejoigne le bed-chair, les carpes ne sont plus là. Une petite série de bips se produit vers minuit trente, toujours la canne de l'île. C'est bizarre, le swinger descend et monte mais pas de fil de pris. Je ferre et là un départ brutal digne d'une formule 1 de Magny-Cours, week-end de grand prix oblige, me fait plier la canne à l'extrême. Le poisson me trimbale de droite à gauche durant un moment mais je commence à reprendre le dessus. Il se laisse ramener mais me donne des frayeurs à chaque fois qu'il se retourne. Il me semble que c'est encore un silure. Bonne intuition car lorsque je l'éclaire j'aperçois l'animal tout en longueur avec sa bouche béante. Il m'a offert un joli combat d'une bonne dizaine de minutes. Je le hisse sur la berge en douceur et le pèse dans mon tapis de réception. Après tarage, il accusera un poids de 13,200 kg pour 1,15 mètres. Il a droit à quelques clichés et je retrouve dans sa bouche mes pellets encore quasiment intacts(voir album). Je lui en fait cadeau et le relâche avec délicatesse. Tout le monde à droit à un peu de tendresse.

La nuit passe sans autre dérangement. Vers 6h45 un doux réveil, en forme de sonnerie de détecteur, m'extirpe de mon duvet. Il faisait un peu frais sur le matin. C'est un départ franc sur la canne de gauche, une carpe se dirige vers les arbres immergés. Je parviens in-extremis à la dévier, elle est pleine de vivacité. Après une lutte acharnée, je parviens à la filocher. C'est un joli poisson avec une caudale immense. Elle pèsera 13,100 kg et je suis heureux, ma première plus de dix du week-end. Une carpe digne du Domaine des Carpes Sauvages(voir album).

Avec 9 départs en vingt heures, le bilan est déjà intéressant. Une sorte de feu d'artifices pour cette journée et cette nuit du 14 juillet, que la fête continue.

Mais......          

Vivement vendredi, l'excitation va en grandissant. J'ai hâte d'y être car un challenge sympathique m'attend.

Direction le Domaine des Carpes Sauvages, le deuxième étang me tend les bras avec ses carpes et surtout son amour blanc. Il n'a encore jamais été piqué et il va falloir être plus malin que lui. Il coule des jours heureux depuis longtemps mais je compte bien le déranger le temps d'une photo. On l'aperçoit souvent se dorant la pilule au soleil, le maïs qu'on lui donne de temps à autre l'occupe la nuit venant.

Vu qu'il est habitué à cette graine, le choix de l'appât n'a pas été difficile. Le principal sera de savoir si les carpes arrivent avant où si lui a le pouvoir. Les eaux sont limpides, le montage devra être des plus invisibles. Un fluorocarbone ou un nylon aura ma préfèrence.

Après il faudra placer les lignes au bon endroit. Les spots sont tellement nombreux que je ne sais encore pas vers lequel je vais me tourner. Les hauts fonds, les descentes ou les bas fonds sont autant de lieu capable d'accueillir l'amour blanc.

Rendez-vous mardi pour les résultats et la stratégie réellement employée.

Je n'abandonne pas la Saône pour autant, je continue les amorçages matinaux pour entretenir le poste.