Nous sommes sur une période où PowerCarp commence à être vide; pour faire passer le temps à ceux qui aiment les récits de carpistes, j'ai relaté quelques sessions hors norme de 2007. Ensuite viendront celles de 2008 (mon but était de repêcher dans le grand étang de Sainte-Anne que j'avais délaissé, moi le carpiste de rivière). Voilà un flash-back histoire de ! Pour moi, c'est facile d'écrire et raconter mes journées de pêche au fur et à mesure ! Comme tout challenge, il faut un défi qui tienne la route, se fixer un but. Ce but, je me le donne et je compte bien le respecter. Tout doit être fait dans l'ordre, minutieusement et en avance pour étudier la chose. J'écrirai mes envies, mes impressions, certaines idées, des données sur les jours précédant ces sessions, les différentes idées d'amorçage, la stratégie et l'approche sur les secteur avec les observations. C'est un travail de longue haleine qui vaut la peine pour le carpiste-écrivain que je suis ! _________________________________________________________________________________________ Flash-back 2007 Dimanche, 16 septembre 2007 Je me trouve, pour ma 2ème journée carpe en rivière, sous un épais brouillard matinal; après les galères de la veille, je suis déterminé à faire une carpe par n'importe quel temps ! J'arrive sur mon poste de pêche en compagnie de ma femme qui m'aide pour le transport du matos (pas léger). Après son départ, je me rends compte du silence qui règne ici : le calme parfait, aucun son de moteur, seulement le bruit des piafs qui se réveillent et quelques sauts discrets de poissons ! De temps en temps, j'entends les les quelques fruits d'arbuste tomber sur la rive d'en face. Je respire un grand coup; me voilà enfin tranquille au bord de l'eau ! J'installe mon rod-pod et prépare les 3 cannes que j'esche de pellets (la veille, cet appât s'est révéler meilleurs que les autres) avant de les placer, puis en installe une à brochet, sur ma droite, avec un gros goujon nerveux(attrapé la veille et laissé avec 2 autres vifs dans un seau caché sous un arbre). Ensuite, je prends une autre canne pour pêcher au coup, l'esche d'un grain de maïs doux et la lance à proximité du coup amorcé pour les carpes. Le jour se lève et la brume disparaît doucement en laissant l'impression que des gens avancent partout. Je mets le tapis de réception sur le sol et m'assieds dessus pour éviter de me mouiller les fesses dans l'herbe fraîche. Je guette mes cannes à carpes et fixe le scion pour détecter les touches discrètes qui ne font même pas sonner les détecteurs; signe qu'il y aurait du poisson sur le coup. En effet, c'est le cas car les cannes dansent sans avoir le moindre bip ! je reste prudent et garde un oeil dessus. j'enregistre aussi quelques petites tirées sur ma canne au coup; le poisson est là mais ne veut rien savoir ! Il est 9 h et le brouillard a complètement disparu quant j'entends marcher sur branches et feuilles mortes; pêcheur ou jeteur de déchets, si tôt un dimanche ? J'aperçois, à gauche, un renard de belle taille qui se fige en me dévisageant; je sors discrètement mon portable de la poche pour le prendre en vidéo, mais il avance sur le bord de la berge où lui seul peut passer (trop étroit). Il a l'habitude de passer ici et l'image est floue. Il tente de sauter sur le muret puis va derrière le feuillage, me regardant et disparaît. Que cherchait-il, si près des habitations avec jardins ? Il est 9h20 quand un bip sur une canne à carpe me surprend avant une touche sans suite, une carpe qui ne s'est pas fait piquer ! Au bout de 20 minutes, je décide de changer les esches sur les 2 autres cannes. Sur la 1ère, je place une bille Monster Crabe et une au frolic (faite par un collègue carpiste) sur l'autre. Après les avoir relancées, je me rasseoir sur le tapis qui me fait mal au dos. Le soleil me fait mal aux yeux, pourtant j'ai pris mes lunettes de soleil, mais je n'arrive pas à les tenir sur le nez; je préfère la lumière vive qui , à la longue, me fait piquez du nez. La matinée est calme niveaux carpes et carnassiers, mais j'enregistre une belle touche sur la canne au coup. Je ferre aussitôt et rapporte un gardon de 20 cm, blessé, que je place dans son élément. De l'autre côté de la voie ferrée, le tracteur retourne le champs en vue des nouvelles plantations. Il y était déjà la veille. Vers 12 h, ma femme m'annonce qu'elle arrive bientôt pour manger avec moi. Elle me fait un bip en arrivant au portail du parc ou je me trouve, à 12h30. Après avoir vérifié que les freins des moulinets sont bien mis (il suffit que je m'éloigne pour qu'il y ait une touche), je vais à sa rencontre. A mi-chemin, elle me signale la naissance d'un agneau , car je me trouve dans un parc a mouton. Je la rejoins pour le voir (dans ce monde pourri où son destin est tout tracé); à leur niveau, je le contemple : il est tout blanc à grosses pattes. Qu'il est mignon, ce petit de quelques minutes qui pousse de petits cris pour avertir qu'il est là en regardant le monde qui l'entoure. Je n'avais rien remarqué de particulier, avec la brume; tous les moutons étaient de l'autre côté du parc, mais elle doit aller prévenir quelqu'un à la ferme (bêtes à l'abri pour le repos, visites & empêchement des vols). Je reste un peu avec le petit et sa mère, puis, comme je suis en slip (il fait plus de 27°C), je repars vers mon lieu de pêche avec le sac de bouffe. a mi-chemin, elle me rejoint en courant (ils viendront vers 14 h). Il est 13 h et je lui raconte tout ce qui s'est passé ce matin. Nous nous installons sur le sac de conservation(qui sert pour le moment de couverture) et cassons la croûte en profitant du temps. Ma femme doit retourner chez nous pour faire sa piqûre d'insuline; je me retrouve seul, à nouveau ! avec le calme, j'ai du mal à garder les yeux ouvert, mais ça ne dure pas longtemps car j'entends une musique de merde (genre bal "musette") qui provient d'une fête au village en face. Pour que ça me gêne moins, je mets le MP3 de mon portable en route; une radio aussi pourrie m'empêche de piquer un roupillon. Une heure se passe quand j'entends le bruit de la porte d'entrée du parc; ma femme ? Non; 3 gobe-mouches se dirigent vers la rivière (après un arrêt au niveau de l'agneau et de sa mère), avant son arrivée au pas de course, quand l'un d'eux repart vers la sortie (sûrement prévenir quelqu'un à la ferme). Elle me rejoint et nous passerons une partie de l'après-midi à bronzer, pendant laquelle je change de stratégie. Je relève mes lignes pour mettre des esches fraîches, en relance une sur mon coup amorcé et les 2 autres le long de la rive d'en face, près du léger courant où j'ai remarquer quelques sauts de poissons. Peu après j'enregistre de légères touches sur mes scions, puis une belle touche de carpe. Vers 15h10 (après un SMS de mon collègue de travail Fabien) me demandant quand je vais pêcher, la canne du milieu se met en action. Le moulinet débobine à une vitesse folle; une carpe à enfin décidé de goûter un pellet bien gras ! Je prend la canne en mains et laisse le poisson partir un peu (ici, ils bricolent pas; si, par malheur, le frein du moulinet est trop serré, c'est la casse assurée); c'est pour cela que je lui laisse faire son 1er rut avant de ferrer amplement et doucement ! Le poisson, pas loi, remonte le petit courant (heureusement pour moi); je tente de le brider et le sens tourner et redescendre le cours d'eau à vive allure, aidé par le courant. Il s'est rapproché de la rive d'en face et sait qu'il y a beaucoup de souches sous l'eau; je dois rester prudent ! Je demande à ma femme de me filmer(pour montrer la preuve aux collègues de travail) . Des yeux, je suis le scion ou le fil pour connaître la direction du poisson : il va vers un arbre mort à 60 m; je le signale à ma femme qui tente de l'apercevoir dans l'eau très claire. Comme il remonte le courant de notre côté, je reprends le contrôle de la situation. Elle aperçois une masse noire entre 2 eaux, au milieux de la rivière; commune ou miroir ? Je peux la brider un peu, car elle montre des signes de faiblesse et tente de la ramener au bord (où l'eau est moins profonde). Un instant, on distingue une commune tout dorée : ma 1ère de l'hiver (que j'estime à 6 ou 7 kg) ! Après 3 ou 4 ruts, elle entre seule dans l'épuisette. Une fois au bord, je la décroche dans l'eau et la ramène sur la berge, la pose sur le tapis de réception pour la photographier. Remise à l'eau un peu plus loin de mon coup, en retournant sur mon poste, je réfléchit à la façon dont je l'ai attrapée. Après une observation complète, j'en conclus qu'en début de matinée, les poissons sont sur le coup amorcé (tant que le soleil n'est pas dessus), puis se déplacent vers la berge opposée (où l'ombre des arbres persiste une bonne partie de la journée). Alors que le soleil touche toute la rivière (de 2 à 3 heures), ils sont partout, puis reviennent sur mon amorçage, le soir venu ! C'est au moment où elle était à l'ombre des arbres de la rive en face que je l'ai piquée ! A voir comment se comportent les poissons les jours sans soleil (plusieurs jours d'observations me seront utiles pour confirmer mes dires) ! Une nouvelle carpe dans mes archives et une rencontre, en plus des coups de soleil ! Quel plaisir de pêcher des poissons difficiles et plus rusés (le renard) en rivière ! Affaire à suivre ! Dadou |