Session Week-end Septembre : J'arrive à l'aube ce vendredi matin sur les bords de notre gravière locale, heureux de voir que le poste est libre. De plus, peu de carpistes sont installés, la faible pression de pêche est un atout supplémentaire. Plusieurs sauts dans la zone amorcée viennent trahir la présence des carpes, je suis confiant. De plus, la météo est stable depuis plusieurs jours, le vent que j'ai en pleine face est bien présent et s'est même renforcé cette nuit.
Comme je l'avais convenu, je lance seulement une vingtaine de bouillettes sur mon coup, l'amorçage supplémentaire se fera uniquement après chaque départ avec 2 poignées de bouillettes, l'objectif est de maintenir le poisson sur le coup. J'apporte une attention particulière au placement de mes lignes car le fond est colonisé d'herbiers, et je recherche les petites zones de graviers propres où se nourrissent les carpes. La première ligne est eschée d'une simple bouillette, distance de 80 mètres environ, la seconde ligne en bonhomme de neige à 70 mètres. Les montages sont simples : anti emmêleur de 50cm (en raison des herbiers, et pour protéger mon fil) + plomb en dérivation trilobe 110 g (le tout en Korda), bas de ligne de 25cm en nylon Mitchell 28/100ème et hameçon ESP T6 taille 3 (taille 2 pour le bonhomme de neige).
Mes deux autres cannes sont éloignées du premier coup. Après un sondage précis, j'avais repéré sur la gauche une cassure à 20 mètres du bord, spot que j'avais déjà pêché au printemps avec plus ou moins de réussite mais qui me semble avoir un potentiel, je pense que c'est une zone de passage. Mon approche consiste à intercepter les poissons par une pêche discrète en utilisant fil et sac soluble. La première canne est placée dans la cassure eschée d'une flottante et amorçage avec un sac soluble rempli de micro pellets et morceaux de bouillettes, la deuxième canne est légèrement plus loin en bas de la cassure avec une simple bouillette et fil soluble de 10 bouillettes coupées en 2 pour une diffusion plus rapide.
J'ai opté pour des appâts carnés, que j'utilise dans 90% de mes pêches tout au long de l'année. Dés le début de matinée, les départs sont au rendez-vous et les Delkim sont bien sollicités, notamment sur mon coup de gauche non amorcé. Quatre poissons d'un poids raisonnable rejoignent le tapis dont une magnifique carpe commune de 9 kilos, une torpille typique du plan d'eau qui aura bien fait plié ma Garbolino Lady First Premium.
A midi, je peux me restaurer tranquillement, mais les hostilités reprennent à partir du début d'après midi, et cette fois-ci sur mon coup amorcé. Alors que je mets à l'épuisette un poisson de petite taille, le Delkim de droite s'emballe, le départ est lent mais régulier. Je saisi ma canne et je me rends vite compte que ce n'est pas le même poids au bout de la ligne...après cinq minutes, je décroche une belle carpe dont le déplacement était lent mais lourd, j'enrage car après vérification je constate que mon hameçon T6 est de taille 3 sur ce montage bonhomme de neige, donc trop petit, d'ailleurs j'avais prévu un N°2...c'est en grognant que je replace au plus tôt la ligne sur le spot avec cette fois un hameçon en adéquation avec la grosseur de l'appât. J'espère qu'elle n'était pas seule sur le coup...je n'aurai pas longtemps à attendre, 15 minutes suffisent pour qu'un départ se produise sur la même canne, c'est à nouveau un beau poisson qui passe dans tous les herbiers de la zone. S'en suit un combat d'environ 10 minutes, et après que plusieurs parties d'herbiers soient remontées à la surface, une magnifique carpe de 15.7 kilos est immortalisée sur l'appareil numérique. Ses écailles très particulières me permettent de reconnaître ce poisson que j'ai déjà pris en avril dernier sur un autre poste, cette fois avec 400 grammes de plus ! Je relance avec précision et amorce comme après chaque prise sur ce coup avec une trentaine de bouilletes. En milieu d'après-midi, c'est une belle carpe miroir de 12.5 kilos qui emballe à nouveau le détecteur. Puis à 18H précise, le swinger de ma canne de droite se fait éjecter après un départ violent, prise en main et contact avec un poisson surpuissant. Il me faut quelque temps pour lui reprendre du fil, et environ 10 minutes pour la ramener à quelques mètres du bord. Mais c'est loin d'être gagné car la belle est calée au fond. Pas question de reprendre du fil. La Garbo cintre, c'est un très beau poisson. Je prends mon temps, mais elle se balade en latéral et ne relâche rien. Un promeneur me rejoint et me dit "çà doit pas être vilain !" ce que je lui confirme sans pouvoir estimer le poids du poisson. Finalement, la carpe glisse dans l'épuisette après 20 minutes d'effort. C'est un poisson massif qui accuse sur le peson un poids de 18 Kgs tout rond. Séance photos puis remise à l'eau de ce poisson en parfaite santé, et sans aucune marque de piqûre. Il s'agit de ma plus grosse prise sur ce plan d'eau.
Dans la soirée, deux autres carpes viennent user les piles des détecteurs. Le bilan de cette journée est très positif, 10 carpes pour un poids moyen de 9.6 kilos. La session n'est pas terminée, mais la suite sera beaucoup plus calme puisque les 36 heures restantes me permettront de sortir deux nouvelles carpes et de décrocher une seconde fois.
Bien sûr je suis entièrement satisfait, par cette approche j'ai atteint l'objectif que je m'étais fixé. Je pense que deux raisons expliquent l'arrêt de l'activité des carpes. Tout d'abord, la pression de pêche était importante à partir de vendredi soir, comme bien souvent, et il est certain que le matraquage des plombs est une alerte pour les carpes et signifie que le jeûne à sonné. C'est une configuration type enduro. D'autre part, l'arrêt du vent dans l'après midi n'a pas joué en ma faveur pour la suite de la session. Mais ce vendredi m'aura apporté de bien belles sensations, et une fois de plus des souvenirs plein la tête. Je repars avec la banane et sûr de mon approche pour les prochaines sessions qui s'annoncent. En attendant de nouvelles émotions, l'amorçage d'accoutumance continue... |