C'est en feuilletant toutes les photos, accumulées depuis des saisons, que je suis retombé sur deux clichés qui m'ont remémoré d'agréables souvenirs. Cela faisait bien dix ans que je n'avais pas foulé les berges de cet étang. J'y suis retourné en Avril 2004, le fond de l'air était frais et les carpes des alentours n'étaient pas trop cohopérentes. J'ai dans ce lieu commencé à pêcher la carpe, avec des montages et des esches rudimentaires mais qui fonctionnaient. J'en ai passé des samedi à essayer de prendre une grosse carpe. Mais malheureusement la chance où la technique n'était pas de mon côté. Comme anti-emmêleur j'employais une simple gaine de stylo BIC de quelques centimètres, un plomb poire de 40 grammes(énorme pour mes cannes télescopiques), un bas de ligne en nylon de 20/100 et un hameçon n°4 avec trois grains de maïs doux enfilés à même la hampe. A cet époque je n'avais pas de détecteur. A chaque départ je voyais mon nylon filer et après cette sensation de puissance et de nervosité au bout de la ligne. Me voilà avec mes techniques dîtes modernes, micro bouillettes maison et imitation maïs de chez Berkley. J'ai eu la chance de tomber sur "mon poste", j'avais un petit faible pour celui-ci. C'était une avancée et on n'était pas trop dérangé par les autres pêcheurs. Déjà à l'époque je cherchais la solitude. On a ici droit à deux cannes, le matin sera consacré au maïs et l'après-midi aux bouillettes. J'amorçais assez généreusement en bouillettes pour le coup de fin de journée que je laissais tranquille, bouillette de 14 mm pêche melba sur un mix protéine. Les carpeaux raffolaient du faux maïs(et oui çà marche très bien) et la matinée passa alors très vite. J'eschais les bouillettes et les touches s'amenuisaient, j'avais dans la tête de toucher plus gros. Ce que je n'avais jamais réussi auparavant. Il devait être 17 heures lorsque j'enregistrais cette touche, pas un départ de carpeau. La canne n'avait pas la même courbure et je sentais en moi même que c'était plus lourd. Finalement la carpe se laissa ramener sans mal et verdict du peson, record personnel de l'étang battu. Je revivais alors tous mes instants de gamin à chercher ce poisson. La boucle était bouclé et je pouvais repartir serein, j'avais exaucé un de mes rêves. Et cette carpe là sortie d'une gravière de trente hectares proche de Clermont Ferrand. Mission de cette session, évaluer le cheptel. La météo était catastrophique, neige en arrivant(moment inoubliable que de partir en session avec la voiture à bloc et d'être limite à passer les routes enneigées). Putain il faut être dingue!!! Vent du nord pendant quatre jours et des températures à pas mettre une carpe dehors. Enfin la cérise sur le gâteau après deux jours et un changement de poste. Installation de la canne au proche d'une île avec comme esche une flottante fluo jaune de 15 mm. Une heure plus tard cette petite carpe était dans l'épuisette. Elle m'aura fait un départ de M---- car elle n'aura simplement déclenché que deux bips et pourtant elle avait déjà parcouru pas moins d'une quarantaine de mètres. Elle avait suivi une courbe parfaite. Ce sera le seul poisson de la session, difficile pour évaluer le cheptel. On apprendra plus tard, en revenant, que la densité de carpes étaient très faible. On estime la population à moins de 100 poissons. C'était un miracle de sortir une carpe malgré les conditions polaires. C'est pour tous ces moments et ces petites anecdotes que ma passion pour la pêche de la carpe est intacte depuis maintenant de nombreuses saisons. Aucune session n'en vaut une autre et c'est dans la diversité que les histoires se construisent. |