Nous sommes le dimanche 31 juillet 2011. Depuis plusieurs années, j’entends parler du lac de Cruas. Ce plan d’eau est situé à trois quarts d’heure de route, au sud de chez moi. A écouter les rumeurs, la pêche est très simple et les départs faciles à cumuler dans une journée. Je ne m’appelle pas Thomas pour rien, je crois que ce que je vois ! Il fait très beau et j’ai un grand après-midi de disponible devant moi. Je décide de charger un minimum de matériel dans mon véhicule et je fais route vers cette destination pour effectuer une pêche rapide. Je me dirige vers le sud en longeant le Rhône, pour arriver aux pieds des cheminées de la centrale nucléaire de Cruas. J’arrive sur les berges vers 13h, il y a déjà trois pêcheurs d’installés sur le milieu du plan d’eau. Heureusement, le lac présente plusieurs postes d’intéressants. Il n’est pas très large, mais tout en longueur. Je décide de poser pied à terre sur le côté nord, je suis bien mieux abrité du vent qui souffle en rafale. Je monte rapidement mon matériel, mais avec un grand sérieux et aucune négligence pour enregistrer un maximum de départs dans l’après-midi. Je ne sors pas une multitude d’appâts, seulement du pellet en 15mm, très efficace pour des pêches rapides. Je choisis cette option pour engranger le plus de touches possibles, en un temps très réduit. Je vais exploiter la berge d’en face avec mes quatre lignes. Cette stratégie n’est pas un hasard, mais une constatation des autres carpistes et une manifestation importante de l’activité du poisson. Les sauts et les marsouinages sont déjà perceptibles dès mon arrivée. La première opération est le réglage de ma distance de lancer, à quelques centimètres de la bordure d’en face. Je marque mes quatre lignes d’un coup de feutre noir, pour pouvoir clipper mon fil dans le moulinet avant de lancer. Cette méthode permet de pêcher sur une zone chirurgicale à chaque lancer. J’esche tous les montages avec un pellet en 15mm, offrant une petite bouchée pour les petites et grosses carpes affamées. La pêche est réputée simple, mais je ne néglige aucune action pour accroitre mes chances d’attraper du poisson. J’équipe mon rod-pod avec quatre back-leads, afin d’éviter la formation d’un barrage sur la largeur du plan d’eau. Je lance les lignes de droite à gauche, mais j’ai oublié un détail pour la dernière ligne, un arbre surplombe la surface de l’eau. En décalant légèrement ma zone de pêche, j’ai raccourci la distance, mais pas mon marquage au feutre. Le plomb fini sa course dans les roseaux de la berge opposée. J’ai gagné le droit de faire le tour pour décoincer le montage. Après quelques mètres de marche, j’attends un détecteur sonné. Je tends l’oreille plus attentivement, je n’en crois pas mes ouïes, mais j’ai bien un départ. Je cours au rod-pod pour ferrer le poisson pendu au bout de la canne de droite. Le combat se réalise correctement jusqu’à l’épuisette. C’est une carpe miroir qui doit avoisiner les 4kg. J’ai à peine le temps de la relâcher que ma ligne de gauche déroule à son tour. Pendant le combat, je m’aperçois vite que le poisson est d’une taille plus imposante. Je hisse une nouvelle miroir de 12.5kg. Il s’agit d’un beau poisson pour ce plan d’eau. La moyenne habituelle se présente aux alentours de 6kg. C’est à ce moment-là, qu’Irwin me rejoint pour la partie de pêche. Il arrive pilepoil pour les photos. Je démarre l’après-midi sur les chapeaux de roue ! Je profite de la présence d’Irwin pour aller débloquer ma ligne de gauche encore dans les roseaux d’en face. Après ces événements, je replace mes lignes en prenant la décision de ne pas amorcer. Je viens d’enregistrer deux touches sans avoir balancé quoique ce soit à l’eau. Le plan d’eau est beaucoup fréquenté, l’amorçage fait peut-être plus fuir les carpes que les attirer. Irwin a terminé son installation vers 15h. Une demi-heure plus tard, l’un de ses détecteurs sonne. Pendant le combat, le poisson navigue au-dessus de mes lignes. Un de mes indicateurs de touche émet quelques sons. Je pense que c’est la carpe d’Irwin, mais j’ai bien un départ de carpe en voyant mon back-lead se soulever violemment. Je saisis la canne pour débuter le combat. Soudain, j’ai un deuxième départ sur ma batterie ! Irwin met vite son poisson à l’épuisette et se jette sur ma canne. C’est la panique ! Cela n’est pas fini, c’est au tour d’une ligne à Irwin de démarrer. Après quelques coups de tête, mon poisson se décroche. J’en profite pour prendre ma deuxième canne et Irwin le poisson qui se balade au bout de sa ligne. Je ramène une petite miroir de 6kg et Irwin manque le poisson devant l’épuisette. En moins de cinq minutes, le poste est devenu un champ de bataille. Que d’émotion ! Nous replaçons les lignes une à une avec de nouveaux appâts. Je n’attends pas longtemps avant d’enregistrer une nouvelle touche. Je sors une petite carpe commune de 5kg, toute en longueur. Quelques minutes plus tard, l’un de mes détecteurs de touche sonne par à-coups. La bobine du moulinet ne tourne pas, mais je décide de ferrer pour voir ce qui se passe au bout du fil. Lors du contact, je ressens des coups de tête, puis je casse immédiatement. Le poisson devait certainement être entouré autour d’une racine. Je ramène ma ligne avec le fluorocarbone sectionné au niveau de l’hameçon. Je remonte vite un montage et replace la canne. Juste avant la tombée de la nuit, l’un des écureuils à Irwin joue du yoyo. Un coup en bas, un coup en haut, Irwin saute sur la canne pour mettre fin à ce jeu. Il sent une petite masse au bout du fil, mais pas un rush, ni de débattement. Arrivé sur le bord, nous découvrons une tortue de Floride. Elle s’est harponnée l’hameçon à la patte. Malgré sa nuisance dans le milieu aquatique, nous décidons de la remettre à son élément, après quelques photos. Nous sortons encore plusieurs poissons, avant de plier en début de nuit, vers 22h30. Je solde un grand après-midi avec la prise de 8 carpes pour 11 touches. Ce plan d’eau est vraiment intéressant pour des pêches rapides et occuper un dimanche. C’est plus gratifiant que de rester le cul dans le canapé à regarder les âneries à la télévision. Même si la pêche est plutôt facile, je n’ai tout de même pas négligé la précision et la discrétion avec les back-leads. Je pense que cela à jouer en ma faveur pour cumuler des touches en quantités et rapidement. |