Les heures défilent à toute vitesse, nous ne voyons aucune activité pour nous indiquer que les carpes sont là, hormis peut-être une zone inatteignable avec une canne longue distance digne de ce nom. Nous avons sondé le poste et n'avons pas trouvé grand-chose pour installer confortablement nos montages, beaucoup d'herbes, heureusement pas encore trop prononcé et quelques petites zones sablonneuses à travers. Le secteur de longue et moyenne distance n'est pas des plus attirant, nous l'amorcerons assez largement pour capter un maximum de carpes, n'oublions pas qu'ici le cheptel est très prolifique. Guillaume variera ses appâts, bouillettes et graines, pour cette première nuit, je prendrais les mêmes options car on ne connait pas les mœurs des poissons sur ce plan d'eau. De mon côté, je n'ai pas non plus quelque chose de significatif au fond, si ce n'est une bande de petits cailloux qui jure au milieu du reste. Elle s'étend de dix mètres après la bordure jusqu'à environ quarante mètres. J'amorce petitement à la bouillette et y place soigneusement un montage. J'ai à ma droite une très belle bordure mais difficilement pêchable, nous nous contenterons ce soir de faire un petit chemin d'amorce jusqu'à mon esche, deux petites noix tigrées. Nos montages sont assez simples, lead-core, plombs in-line, fluorocarbone et petits hameçons, nous ne connaissons pas l'état des lèvres des carpes et on avisera au cas où. A l'heure du coucher, la canne de bordure déroule, magnifique. Nous avons à faire à une petite carpe pleine de fougue qui fait plier la Dream Maker. Après un joli combat, nous mettons à l'épuisette une belle commune. Quel bonheur que de faire un poisson avant de dormir, de quoi ne pas nous faire fermer l'œil de la nuit. Au lever du jour, un deuxième poisson rejoint le tapis de réception, voilà notre troisième carpe au sec. Au classement du vendredi matin, nous sommes neuvièmes, il ne faudra pas être plus bas pour avoir toutes les chances de nous qualifier. Il va falloir exploiter un maximum cette bordure très prometteuse. La journée du vendredi est placée sous le signe de la malchance, je décroche une petite commune tanquée dans les arbres plongeants du bord. Guillaume aura aussi droit à sa décroche sur une canne au loin après un très beau run. Je finirais cette série par une casse de mon bas de ligne dans un obstacle encore inconnu et très viril entre mon coup de bordure et la langue de petits cailloux. Cette journée pourrait nous faire très mal mais nous ne nous laissons pas aller pour autant, nous passons cependant à la onzième place au classement général. Heureusement lors de la seconde nuit, la canne de bordure nous comble de bonheur. Nous totalisons trois carpes de plus au petit matin, de belles mais fines communes. Nos combats se sont bien finis et nous ne perdons plus de poissons, nous laissons faire les carpes et jouons sur leur extrême amabilité à venir joindre l'épuisette, la douceur a du bon. L'équilibrage des appâts n'est sans doute pas étranger à cela, les carpes sont quelques peu tatillonnent. Les autres cannes restent muettes, notre pêche est sur la bordure, comme d'ailleurs 95% de nos concurrents. La journée du samedi nous rapportera une nouvelle carpe, nous voici huitième au classement. La dernière nuit sera tendue car notre voisin du poste 10 commence à pêcher la bordure, ce qu'il n'avait pas fait jusque là et nous a sauvé dans notre pêche. Nous avons su rester très discrets dans nos amorçages et nos reposes de lignes. Une seule petite commune sera au sac en ce dimanche matin, nous avons au final une moyenne de poids très basse mais nous finissons tout de même avec huit poissons, ce qui est très satisfaisant sur le secteur au vu du classement final. Nous finirons neuvième de la manche lac mais avec encore toutes nos chances de nous qualifier. La manche rivière va être des plus intéressantes et captivantes. |