Nous sommes le vendredi 9 avril 2010. Je vais pêcher sur le vieux Rhône, en dessous de Valence. Cette session sera classée dans la section découverte. Je ne connais absolument pas les lieux et souhaite découvrir les carpes qui s’y cachent. J’arrive sur place vers 17h30. Le niveau de l’eau est assez haut, le poste est recouvert d’une petite zone marécageuse. Je m’installe dans les roseaux, avec les cannes disposées sur des piquets. Je prends mon embarcation avec l’échosondeur, pour passer plus d’une heure à scruter les fonds. Le terrain est très changeant, des anciennes digues immergées sont présentes, pour casser le courant en cas de forte crue. La tendance est plutôt sur un fond dur en roche, mis à part la bordure devant moi, constituée de sable, avec quelques herbiers restant de l’année dernière. La profondeur varie de 1.5m à 7.5m près de la berge d’en face. Pour trouver le passage des poissons, je dispose quatre lignes dans différents fonds. Une première sur la bordure de gauche, dans 3m, sur du sable. L’hameçon est garni d’un pellet de 25mm. Je dépose la seconde ligne eschée de la même manière, sur les roches de la berge d’en face, dans 4m de fond. Je présente le troisième montage entre deux digues, dans 6m d’eau, à la bouillette carnée. Pour la dernière canne, je dépose la ligne au pellet, sur la berge d’en face, sur une digue de roche, dans 3m d’eau. Avec la fin de la crue, le Rhône n’est pas très beau, l’eau est encore trouble et froide (~11.5°C).
Le poste est un paradis, la faune et la flore forment un endroit de repos, laissant mon âme se balader parmi les gazouillements des oiseaux. Irwin passe me voir après son boulot, vers 19h30. Il tombe littéralement amoureux du poste. Je mange et m’allonge vers 22h30. Je n’ai pas le temps de fermer les yeux, mon deuxième détecteur de gauche s’emballe. Je chausse mes bottes et cours vers les cannes. Trop tard ! La touche s’arrête nette, l’écureuil ne bouge plus. Je prends quand même la canne pour ferrer, au cas où. Avec déception, je ramène la ligne sans poisson. Dans la foulée, je repose le montage sur la berge d’en face. Je suis réveillé au lever du jour, par le chant des oiseaux. C’est plus agréable que le réveil de la semaine. La nuit a été très calme. A part quelques bips intempestifs, rien d’autre. Je sors une brème dans la matinée, mais rien d’extraordinaire. Je décide de faire une sieste après manger. Soudain, vers 15h, j’attends du bruit dans les roseaux de droite. Une bête approche doucement en direction de l’entrée de ma tente. Il s’agit certainement d’un ragondin. Je ne crains pas ce genre de bestiole. Mais quand la bête se présente devant la tente, ma réaction est plutôt violente. Il s’agit d’une grosse couleuvre de plus d’un mètre. Elle dresse sa tête 10cm au-dessus de mon tapis de sol, en ma direction. On se fixe pendant quelques secondes, puis je lui fais peur en bougeant les mains. Le reptile fait demi-tour, pour recommencer un mètre plus loin sur le côté droit de mon tapis de sol. Je le fais fuir dans les roseaux, en tapant dans les mains. Même s’il s’agit d’un animal inoffensif, je n’aime pas trop ce genre de bête rampante. Enfin, voilà une sortie de sieste très palpitante. Pour la deuxième nuit, Irwin me rejoint sur le poste d’à côté. La nuit est une nouvelle fois très calme. Au lever du jour, Irwin m’apprend la prise d’un petit silure. Pas de trace des carpes ! Vers 9h, je commence à plier, quand soudain mon détecteur de gauche s’emballe violemment. Je ferre le poisson et comprends de suite qu’il s’agit d’un silure. Par précaution, je prends la barque pour finir le combat. Au bout d’une bonne demi-heure, je hisse le spécimen sur le bateau. La bête fait 1.72m pour plus de 40 à 45kg. Il est énorme ! Je relâche le poisson et finis de ranger mon matériel. Le bilan est plutôt maigre, mais le Rhône n’est pas encore à son meilleur niveau. Les silures ont très certainement dérangés les carpes. Je reviendrai un peu plus tard sur ce joli poste. |