Nous sommes le samedi 20 mars 2010. Ce weekend est dédié à la découverte et prospection de nouveaux postes de pêche. Je n’avais pas prévu de pêcher ce weekend mais avec 24 heures de disponibles, pourquoi pas ? Ma destination est une retenue de barrage, qui me turlupine le cerveau depuis quelques temps. Je pars de chez moi le samedi matin, vers 10h. Le Kangoo et la barque sont chargés, pour une aventure à cinquante kilomètres, au sud de Valence. J’arrive sur place, vers 10h45. La première chose que je vois, m’horripile, je me mets à crier au ciel, en injuriant le monde. Le poste de pêche est recouvert de laine de verre et de placo. Encore un artisan qui n’a pas pris la peine d’emmener ses ordures à la déchetterie. C’est tellement plus simple de jeter sa merde, sur les bords du Rhône ! Après avoir repris mes esprits, je décharge ma barque et installe le moteur avec l’écho-sondeur. Je ne connais absolument pas les lieux. Je sonde minutieusement le terrain de jeu, en détectant les variations de fonds et leurs textures. Je distingue très rapidement un plateau partant du bord, jusqu’à 25m, puis une descente régulière, allant à 8.5m de profondeur. Le haut fond est encombré par de grosses branches, sur un sol recouvert d’une petite couche de vase. Le milieu reste banal, très plat, avec 8.5m de fond. Arrivé sur la berge d’en face, je découvre une très belle digue en roche et un mur de béton, en pente douce. Ce mur descend jusqu’à 4m d’eau, puis il présente une chute vertigineuse jusqu’à 11m de profondeur. La digue de droite présente de multiples avantages. La pente de roches est régulière sur 25m, se prolongeant dans 10m de fond. Enfin, je passe plus de 2 heures sur la barque, pour découvrir ce nouveau milieu halieutique. Une fois de retour sur la berge, mon estomac crie famine. Je dévore un plat de haricots avec pas moins de trois côtes de porc. Le temps est magnifique, le printemps est peut-être arrivé. Il doit faire 20°c et le soleil brille de ses plus beaux rayons. La température de l’eau est à 8°c, encore très froide. Il est 14h, je prends tout mon temps, pour préparer mes lignes avec les appâts. Je bourre quatre chaussettes solubles de pellets en 7 et 15mm, puis je fais tremper quatre pellets de 25mm, dans du BHA. Il est 15h30, je commence à tendre mes lignes. Comme vous l’avez compris, je pêche exclusivement au pellet. Un appât très attractif pour les pêches rapides. Je tends ma première ligne de droite, sur la digue d’en face. Je dépose le montage sur une belle roche plate, dans 7m de fond. Pour la seconde canne, je présente le montage dans 4m, sur le mur en béton, de la berge d’en face. En ce qui concerne les deux autres lignes, je vais exploiter la pente du haut fond, présente devant moi. La ligne de gauche, dans 5m et la deuxième, dans 8m d’eau. Je forme une sorte de barrage, pour stopper les poissons naviguant le long du plateau. Il est 16h30, les cannes sont opérationnelles. Malheureusement, Météo-France annonce la pluie pour demain. Pour passer une nuit, je ne me tracasse pas la tête, j’aménage mon kangoo en camping-car. Vers 20h, Irwin me rend une petite visite de courtoisie. Puis, je rejoins les bras de Morphée, à 23h. Je suis réveillé par deux bips en touche retour, puis plus rien. Il s’agit de la deuxième ligne de droite, sur le mur. Le plomb a très certainement légèrement glissé dans la pente. J’ouvre les yeux plusieurs fois dans la nuit, toujours rien ! Puis le jour se lève, sans une carpe sur le tapis de réception. Cela ne sera pas pour cette fois, tant pis ! Je plie bagage vers 10h, pour partir plus au sud, sonder un autre secteur de pêche. En 24 heures, sur un coin que je ne connaissais pas, je ne pouvais pas demander la lune. Mais un poisson, aurait été le bienvenu ! |