Nous sommes le vendredi 19 février 2010. Avec mon club Suncarpe26, je vais participer à notre première pêche en commun. Notre lieu de rendez-vous est le vieux Rhône, sur le parcours de pêche de nuit, de la commune de Cornas. Je suis au boulot, en voyant la pluie tomber sans relâche. Je regarde à plusieurs reprises la météo sur Internet, qui annonce le beau temps en fin d’après-midi. Je croise les doigts toute la journée pour que les prévisions soient correctes. Vers 16h, la pluie cesse de tomber, à l’abri des regards, je bondis de joie dans mon bureau. Je ferme la porte de ma production vers 17h, pour rejoindre les berges du Rhône. J’arrive un quart d’heure plus tard. Pierre-Alain (‘Nouveau’ pour les intimes) est déjà sur place depuis 15h. Le fleuve est très beau à pêcher, je ne pensais pas le trouver dans cet état, après les dernières pluies. « Nouveau » a déjà deux lignes tendues sur la berge d’en face, à plus de 150m, sans avoir une dérive de la bannière. Je m’installe à toute vitesse à côté de lui, avant la nuit noire. Je connais le poste par cœur. Ma dernière pêche sur ce poste, remonte au 23 octobre 2009 (voir article). Je mets la barque à l’eau et installe mon matériel, à droite de « Nouveau ».
J’esche quatre lignes au pellet de 25mm de chez SaôneCarp, trempés dans le BHA de chez BigCarp. Pendant le trempage, je prépare cinq chaussettes solubles, composées de pellets en 7 et 15mm.
Je dépose à la rame, mes quatre lignes sur la berge d’en face. Deux lignes sur une descente de roches, à 170m et les deux autres sur du galet, à 140m du bord. Pour cette première nuit, nous sommes neuf pêcheurs du club, répartis sur 600m de berge. Vers 20h, nous faisons un petit apéro sur mon poste de pêche, représentant le milieu du secteur. Nous regagnons nos tentes vers 23h30, pour faire de beaux rêves. Il gèle (-1°C), j’en profite pour mettre le chauffage en route. La température ambiante du biwy s’élève vite à 18/20°C, de quoi passer une bonne nuit. A 4h30, j’entends une voiture démarrer. Et oui ! Pas de chance ! C’est « Nouveau » qui part au travail. Il sera de retour pour 12h30. Je ne traîne pas à me rendormir après son départ. A 6h30, le son de mon détecteur de droite me sort du coma. Je mets mes chaussures , mon blouson et quitte la tente à toute vitesse vers la batterie de cannes. Le poisson ne prend plus de fil, mais l’écureuil fait encore du yoyo. Je saisis la canne et ferre le poisson. Le combat n’est pas violent, je ramène doucement une masse lourde. Je traverse quelques herbiers et sens enfin un ou deux coups de tête. Dans la lueur de ma frontale, je distingue bien une carpe, je dirai même un beau poisson.
Je hisse ce spécimen au fond du filet de mon épuisette. Lors de la pesée, l’aiguille de mon peson se stabilise sur 14.5kg. Une belle carpe commune, avec une petite queue, typique des poissons de ce poste de pêche. Je mets cette carpe dans un sac de conservation et replace ma ligne en barque. Je finis ma nuit et me lève vers 9h30. Après consultation des autres pêcheurs, je suis le seul à faire un poisson. Dominique et Olivier manquent une touche chacun. Vers 12h30, au pied de mon rodpod, en discussion avec les jeunes du club, notre conversation est coupée par un départ, sur ma deuxième canne de gauche. Avec leurs encouragements et l’arrivée de « Nouveau », je ramène une nouvelle carpe commune de 7.5kg.
Dans la foulée, un autre écureuil descend doucement, puis plus rien. Je retends la ligne en tournant la bobine de mon moulinet. A peine deux minutes plus tard, rebelote, la ligne se détend. Cette fois, je prends la canne en main et ferre. Le montage est bloqué dans les roches. Je pars rejoindre le montage en barque, avec mon tapis de réception et l’épuisette. Pendant ce temps-là, « Nouveau » relève ces lignes, et comme moi, se bloque dans les roches. Lui aussi, il prend son zodia Quand j’arrive au-dessus du plomb, le montage se débloque. Il y a bien un poisson, une petite carpe commune. Soudain, à 80m derrière mon dos, j’entends crier « Nouveau », « j’en ai une ! » Je rame à son secours, car il est parti sans épuisette. Après un combat en bateau, je mets une belle carpe commune dans le filochons. Pour le retour, je m’accroche à son zodiac et il fait tourner son moteur électrique à fond. Une fois les pieds sur la terre ferme, nous pesons le bébé avec sa maman. Un poisson de 3kg pour moi et une jolie carpe commune de 14.5kg pour « Nouveau ». La séance photo est sympathique. Après toutes ses émotions, nous dégustons un bon barbecue autour d’un verre. Le temps est splendide, digne d’un mois de printemps. Dans l’après-midi, Seb et Irwin nous rejoignent en s’installant sur les postes disponibles. Vers 16h, je retends mes lignes avec le même schéma technique que la veille. On ne change pas une équipe qui gagne ! En soirée, sur les coups de 19h30, nous nous réunissons à nouveau autour d’un feu de bois. Nous mettons quelques morceaux de viande à griller, pour un bon festin. Je quitte le foyer aux alentours des 23h, pour rejoindre mon poste de pêche, il fait –2°C. J’ai tout juste le temps d’arriver pour poser mon levelchair, que mon détecteur de droite s’emballe. Quelle chance ! Les poissons m’ont senti arriver. Pendant le combat, j’entends l’un des détecteurs de touche de « Nouveau » faire des siennes. Il a certainement un poisson de pendu ! C’est ballot ! Il est encore au camp, en train de se remplir la panse. Sur mes cannes, sans trop de difficultés, je ramène une commune de 9.5kg. Je me dépêche et saute sur la batterie de « Nouveau ». Je sors la petite sœur de ma carpe. Une commune de 9kg. Je retends ma ligne et gagne mon biwy avec le chauffage. Au petit matin, mon sommeil est interrompu par un gros sifflement. Ma deuxième ligne de droite déroule à toute vitesse. Je sors de ma tente et mets fin à ce bruit infernal. Le combat débute avec quelques coups de tête et une navigation de droite à gauche. Le poisson finit par zigzaguer entre mes lignes. Je saute dans la barque pour ne prendre aucun risque. Le spécimen se bat énergiquement, mais déclare forfait au bout de plusieurs minutes. Je glisse le poisson à l’épuisette. C’est en soulevant le filet, que je prends conscience de la belle taille de cette carpe. De retour sur la berge, l’aiguille de mon peson se fige sur 18kg. Mon sourire en dit long sur ma joie.
Pendant la mise au sac de conservation de ce beau poisson, nous voyons un départ en direct sur la batterie de « Nouveau ». Il ferre et sort une jolie commune de 10kg.
Nous déjeunons vers 9h, avec un cacao chaud et de la brioche. Mais ce n’est pas fini ! Juste avant de plier bagage, à 11h, c’est mon moulinet de droite qui déroule. Un beau départ ! Une fois la canne en main, je m’aperçois que le poisson est prisonnier dans les roches. Je me jette dans la barque avec Olivier, pour délivrer ce poisson. Arrivé au dessus, la ligne se débloque sans problème pour laisser place au combat. Il est de courte duré, la carpe monte à la surface et glisse dans l’épuisette. Cette dernière carpe commune pèse 5kg. Sympathique pour finir la session. Je plie le matériel vers 13h pour céder ma place aux petits jeunes du club. Les veinards, ils sont en vacances. Je leur explique ma technique de pêche et leur indique où tendre les lignes. Pour finir avec la cerise sur le gâteau, je reçois un coup de fil de mon frère, qui m’annonce que je suis tonton. Une jolie petite fille de 3.180kg, nommée Alicia. Je suis plus que satisfait de cette session de pêche avec mon club. Je pose six poissons sur le tapis, dont deux belles carpes communes de 14.5kg et 18kg. La saison 2010 démarre bien. |