Décidément les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément. En ce début de saison 2009, les conditions météo sont plutôt difficiles car une grande vague de froid s'est installée durablement sur une grande partie de la France. La plupart des plans d'eau de ma région sont gelés ou partiellement gelés, et trouver des postes productifs reste un casse-tête. Je suis contraint, bien malgré moi, de rester scotché à la maison une bonne partie de l'hiver en attendant que les températures daignent remonter de quelques degrés. Ce n'est finalement que le 14 mars que mes cannes auront le feu vert pour sortir du fourreau. Une retraite aussi longue, elles n'avaient jamais connues cela. En effet ce n'est que début mars, que les températures commencent à s'élever et je décide donc d'attaquer l'année sur une gravière qui m'est déjà familière, afin de minimiser les risques pour cette première sortie. Mon approche est simple, 48 heures avant ma sortie, je prépare un bon repérage et amorçage des lieux, à l'aide d'une canne, d'un marqueur sondeur ainsi que deux kilos de billes. En arrivant sur le site, les indicateurs sont au beau fixe. Le soleil réchauffe enfin les plateaux de cette gravière, et à mon grand plaisir, les carpes se manifestent à plusieurs reprises. Sur un spot hors de portée de canne, j'ai pu voir un véritable placard sortir entièrement de l'eau, suivi une dizaine de seconde après d'un autre poisson plus modeste. Le choix du poste est déterminé après le repérage de deux hauts fonds avec le marqueur sondeur, ainsi que les bordures d'un îlot; le tout très justement amorcé avec deux kilos de WINNING 20 mm. (Recette perso pour un kilo de WINNING MIX : 3 ml de Monster Nuts, 7 ml d'Océanic Fish et 4 ml de Mapple Sweet). J'utilise, et préconise le Mapple sweet comme sweetner dans tous les mixs à ce dosage, car sa saveur naturelle d'érable est un attractant indéniable pour les carpes, et rend votre recette très équilibrée. Le jour J est enfin arrivé...Je pêcherai pleine eau avec un plateau d'une quinzaine de mètres situé sur ma droite, et mon ami Antoine s'installera à ma droite pour pêcher les abords de l'îlot ainsi qu'un autre plateau. Les cannes sont lancées et amorcées avec une extrême précision, toujours à l'aide du marqueur sondeur. C'est en début de soirée, vers neuf heures, qu'un premier départ assez timide se produit sur l'une de mes deux cannes du plateau. La prise de contact avec poisson me fait rapidement comprendre que c'est du sérieux... Je suis tout excité; première sortie, trois heures de pêche, et sans doute un joli fish au bout de la ligne. Le poisson est puissant, et entame un travers à droite en collant le fond. Ma 3,5 lbs est fortement cintrée pour mon plus grand plaisir. Puis comme l'aurai dit une célèbre animatrice télé, récupératrice et voyeuriste, dont je tairai le nom : « là, c'est le drame ». Le poisson se décroche à une dizaine de mètres devant moi...je suis dépité. Je replace alors immédiatement le montage sur le spot qui n'est qu'à une cinquantaine de mètres du bord. A minuit alors que je venais juste de me glisser sous la couverture, un départ tonitruant survint sur la même canne. Les sensations ressenties étaient du même ordre que le départ précédant. Seulement cette fois ci, pour limiter les risques, Antoine mis ses waders pour avancer dans l'eau. Quelques minutes plus tard, il épuisa une superbe miroir qui affichera 20,8 kg. Ce poisson a une très belle morphologie et nous parait être en pleine forme. En seulement quelques heures, je suis passé de la frustration, au cœur léger du pêcheur comblé. Comme quoi, qui vient à point sait attendre. Par la suite, début avril, nous avons réitéré la même approche avec les mêmes appâts, mais sur des postes différents. Les résultats ont été assez satisfaisants, avec entre autre une superbe fully pour Antoine et une autre miroir de 22,5 kg pour ma part.
Toujours en avril, mais avec Gilou cette fois ci, nous avons décidé d'aller prospecter en bateau une immense gravière en Seine et Marne. Notre but était de trouver de nouveaux spots à exploiter mais aussi de chatouiller quelques carnassiers. C'est seulement sur deux zones bien distinctes en bordure (sur près de 200 ha c'est peu), que nous avons vu la blanchaille qui frayait. Sur la première zone nous avons pu assister à un magnifique spectacle... En effet un silure d'environ 1,40 m est sorti tranquillement de sous le bateau, pour ensuite longer la berge dans 40 cm d'eau pour « taper » dans le garde manger. Sur la deuxième zone, nous avons remarqué que cette fois, c'étaient les brochets qui étaient en embuscade à quelques mètres de cette agitation. Gilou taquinait au spiner, au cranq et au petit jerk bait, alors que pour ma part je restais sur une approche au big bait. C'est alors qu'un énorme bec est venu se coller à trois reprises sur mon leurre sans jamais l'engamer. Je ne perdais pas une miette de scène grâce à mes polarisantes et j'ai bien cru que mon palpitant allait me lâcher. Un peu dérouté, seulement cinq minutes plus tard, j'enregistrais une touche sur bec de taille plus modeste. Il faisait tout de même 97 cm pour environ 8 kg. Le début saison peut être une période délicate, mais il faut oser, tenter des choses, et peut être qu'avec une bonne étoile et de la persévérance, de bonnes surprises viendrons aussi à vous. |