Nous sommes le 29 janvier 2010. Je vais effectuer ma première pêche de l’année, sur la retenue de barrage de la Roche de Glun, avec une partie des membres de mon club Suncarpe26. A cette époque de l’année, il ne faut pas s’attendre à des miracles. En connaissant parfaitement les lieux, je sais pertinemment que les touches seront rares ou même absentes, mais l’avantage sera peut-être d’attraper un poisson record. C’est vendredi, il est 16h15, je décolle de mon bureau. J’arrive sur mon terrain de jeu vers 16h40, il n’y a pas un chat ! A croire que je suis le seul malade, à aller au bord de l’eau à cette époque. Il commence à tomber quelques gouttes de pluie. Je mets la barque à l’eau et monte mon biwy en quatrième vitesse. Heureusement, la pluie n’est pas violente et le vent du sud est très faible.
J’installe le reste du matériel et prépare trois chaussettes solubles aux pellets de 7 et 15mm, puis une à la bouillette carnée SK30 de chez Starbait. Je vais déposer la première ligne de droite. Le montage est esché au pellet de 25mm boosté au BHA de chez Big Carp. Je rajoute une chaussette soluble sur l’hameçon et présente la ligne sur un haut fond à 100m du bord, près d’un herbier dans 1.80m d’eau. La seconde ligne est eschée de la même manière. Je la dépose à 150m du bord, dans 5.5m de fond, sur la pente du haut fond. La troisième ligne est à la bouillette SK30, en bonhomme de neige. Je la dépose avec une chaussette soluble, dans 6.5m de profondeur, à 160m du bord, derrière la deuxième canne. Pour la dernière ligne, j’utilise les mêmes appâts que les deux premiers montages. Je la dispose dans 4m de fond, sur la gauche du plateau. Il est 18h20, je finis tout juste d’installer les cannes avant la nuit noire.
Par chance, il ne fait pas trop froid ~6°C. Je mange un morceau vers 20h et m’allonge avec la musique dans les oreilles. Je suis seul pour la première nuit, je me couche comme les poules. Vers 7h30, je suis réveillé par une, puis plusieurs voitures passant derrière mon biwy. Je sors la tête de ma tente et aperçois un attroupement de pêcheurs au coup, autour d’une table avec du vin blanc et un casse croûte. Je vais à leurs rencontres pour connaître leurs intentions. Ils sont présents pour un petit concours au coup. En moins d’une heure, je suis cerné par de longues cannes en carbone. Pendant mon petit déjeuner, le deuxième détecteur de droite sonne une fois, Bip ! Puis l’écureuil fait une chute vertigineuse. Je m’empare de la canne et prends contact avec le poisson. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une carpe, mais le poisson se bloque dans les herbiers. Je pars en barque et sors ma première brème de l’année. Vers 11h30, je reçois la visite de ‘nouveau’, notre nouveau trésorier. Monsieur arrive en costard cravate, en sortant de son boulot. Cela ne rigole pas ! A 13h, Dominique me rejoint et s’installe 200m plus haut. Quelques minutes plus tard, Irwin arrive pour se poster à côté de moi. Après une discussion avec les pêcheurs au coup, j’apprends qu’ils sont tous bredouilles, pas une touche ! Ils sont désespérés ! Quand tout à coup... Mon détecteur de gauche me signale une touche retour. Je prends la canne en main et ferre comme il se doit. Je m’aperçois vite qu’il ne s’agit pas d’une carpe, sans trop de difficulté, je ramène un carassin. Je suis prêt à l’offrir à l’un des pêcheurs au coup, mais personne n’en veut. Je suis moqueur, hi hi hi ! Vers 14h30, Seb, Guillaume et Olivier arrivent successivement pour prendre un poste près de Dominique. Dans l’après midi, je reçois la visite de Flo, touchée par un gros ‘rhube’. Je lui propose une ballade en barque et en profite pour retendre mes lignes. A partir de 18h, Irwin et moi montons voir les autres, pour un petit apéro et discuter de l’organisation de notre enduro, pour le week-end de Pâques (du 2 au 5 avril). Nous revenons sur notre poste de pêche vers 22h. Je découvre mon tapis de réception complètement gelé. J’installe immédiatement mon chauffage pour passer une bonne nuit. Vers 23h, j’entends un petit bruit bizarre sur ma toile de tente. Pas la peine de sortir la tête dehors, je comprends très vite qu’il est en train de neiger. A 1h, mon détecteur de gauche me sort du sommeil. Une nouvelle touche retour ! Je mets mon blouson et bondis sur la canne pleine de neige. Certainement encore un blanc ! Je n’arrive pas à le ramener du bord, les herbiers sont vraiment tenaces. Je prends la barque et fais une trentaine de mètres. Quand soudain… J’entends l’un de mes détecteurs s’emballer, biiiiiiiiiiiip ! Je crie pour dire à Irwin d’aller ferrer. Il s’empare de la canne et commence le combat. Après plusieurs grands coups de rames, il me passe la canne. Pour ne prendre aucun risque, je pars en bateau avec mon épuisette. Le combat n’est pas violent, mais cette fois, il s’agit bien d’une carpe. Je hisse une jolie commune sur le tapis de réception de ma barque. Je décide de garder le poisson au sac de conservation, pour de belles photos sur la neige. Au petit matin, je suis obligé de plier bagage assez rapidement. J’ai un match de tennis à 10h. Ne connaissant pas l’état des courts avec cette neige, je fais comme si le match avait lieu. Tous mes collègues de pêche sont capots, pas une touche, dur, dur l’hiver ! Avant de partir, je m’occupe de mon poisson. Le peson m’indique un poids de 12kg. Après quelques photos, je relâche ma première carpe de l’année 2010. |