Nous sommes sur une période où PowerCarp commence à être vide; pour faire passer le temps à ceux qui aiment les récits de carpistes, j'ai relaté quelques sessions hors norme de 2007. Ensuite viendront celles de 2008 (mon but était de repêcher dans le grand étang de Sainte-Anne que j'avais délaissé, moi le carpiste de rivière). Voilà un flash-back sur une énorme préparation (ALT) sur un poste qui, depuis, a fait des envieux. Pour moi, c'est facile d'écrire et raconter mes journées de pêche au fur et à mesure ! Comme tout challenge, il faut un défi qui tienne la route, se fixer un but. Ce but, je me le donne et je compte bien le respecter. Tout doit être fait dans l'ordre, minutieusement et en avance pour étudier la chose. J'écrirai mes envies, mes impressions, certaines idées, des données sur les jours précédant cette session, les différentes idées d'amorçage, la stratégie et l'approche sur le secteur avec les observations. C'est un travail de longue haleine qui vaut la peine pour le carpiste-écrivain personnel que je suis ! _________________________________________________________________________________________ Flash-back 2007 Dimanche, 18 mars 2007 (Jour "J" - 1) Aujourd'hui, il n' aura pas de pêche en raison du mauvais temps, mais je doit tout de même amorcer. C'est en allant promener les chiens que j'ai compris que la journée serait pourrie, avec un ciel couvert et des chutes de pluie froide pour tomber malade. Températures : 10 °C, le matin et 15 °C dans l'après-midi avec un vent du sud-ouest soufflant de 60 à 75 km/h. Demain, ils annoncent de la neige et la chute des températures à 0°C; n'importe quoi ! Tout pour me faire chier, mais cela ne m'empêchera pas de mener ma session de pêche jusqu'au bout, avec ou sans neige et par pluie ou beau temps ! Ma femme, qui est en vacances, m'accompagne pour amorcer le secteur avant qu'il ne tombe des cordes. C'est encore un peu endormis que nous allons vers les étangs. Sur le chemin séparant le grand et celui du milieu où nous nous garons, je lui demande de regarder parterre car il paraît que les blaireaux de l'appma locale sont venus nettoyer un peu partout. Ici, ils ont oublié (c'est plutôt laissée à l'abandon !), car il y a toujours autant de canettes de bière sur l(herbe (ça doit être miné dans la flotte) ! et je ne vais pas le faire à leur place seul surtout. Dire qu'on paie une carte de pêche et qu'on ne voit jamais le garde; qui ne fait donc pas son travail ! Je regarde autour de moi en sortant de la voiture avec le seau d'amorce à la main, mais il n'y a personne. Normal avec ce temps pourri ! Nous allons vers mon poste où le vent nous glace la tronche. L'étang est un véritable calamité avec les vagues qui empêchent toute observation; ça devient une habitude. Un coup d'oeil vers la rivière qui a regagné son lit et a retrouvé sa couleur, mais rien n'est à signaler. Sur mon poste, j'essaye d'ouvrir le seau, mais ma femme y parvient du 1er coup. Avec ma fronde, j'avoine difficilement avec le vent de face : grains et pellets volent en dehors du coup; les bouillettes entières arrivent presque à destination; ne parlons pas des coupées qui partent en vrille de gauche à droite et pas où il le faut ! Ce n'est pas précis et j'arrête le massacre. Nous repartons avec le cerveau gelé, certainement pour nous recoucher-avec ce temps ! nous verrons plus tard. Après avoir été scotché presque toute la journée devant l'ordinateur, je décide d'aller amorce mon poste à carpes. J'ai préparé un boîte de gros pellets extrudés de 8mm qui seront plus facile à lancer avec leur poids, ainsi que quelques bouillette au scopex. Sur le chemin qui mène aux étangs, je remarque qu'il ne pleut et vente plus. Parfait ! Il est passé 19 h et il commence à faire sombre; il ne faut plus traîner ! A l'étang, il n'y a pas un pèlerin. Nous chaussons nos bottes car le terrain doit être gras et nous nous dirigeons vers mon secteur de pêche. Je ne remarque aucune activité sur le coup, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien en-dessous; nous n'y sommes pas . Seuls quelques petits gobages de rotengles ou gardons viennent crever la surface de l'eau. C'est à la fronde que j'avoine mon secteur, en essayant de bien répartir mon amorçage de façon à ne pas le concentrer sur un seul m2; en cas de départ de carpe, celle-ci ne devra pas affoler ses congénères et les faire fuir, en partant comme une malade. Une fois ma stratégie mise en place, nous retournons tranquillement à la voiture. Je regarde de nouveau mon secteur et espère que pendant ces 6 semaines ! sortir le max de carpes. Demain, c'est le grand jour et je suis fin prêt pour tout supporter. Lundi, 19 mars 2007 (Jour "J" ) enfin ! 6h : le réveil sonne et ma femme, réveillée par une envie subite, m'appelle. il ne me faut guère de temps pour comprendre que c'est le grand jour aujourd'hui, le fameux jour"j" que j'attendais pour mettre enfin mes capacités de carpiste en oeuvre. Une fois debout, je vérifie, derrière la fenêtre, que la météo de la télé s'est encore trompé dans ses prévisions: il y a de gros nuages et des trouées d'éclaircies, pas la neige annoncée ! Avant toute chose, il faut bien s'habiller pour aller promener les 2 chiennes, surtout Aïtie, le labrador, qui n'arrête pas de taper dans la porte du salon (c'est énervant). Elle a dû se lâcher ! Après leur avoir donné à manger, j'emmène le bulldozer faire sa promenade matinale. Il n'y a pratiquement pas de vent et que le temps n'est pas trop pourri. Je ramène mon fauve à la maison avant d'avaler un bon bol de café-histoire d'avoir quelque chose dans l'estomac ! Mon matos a été minutieusement préparé la veille; rien n'a été oublié : fourreau, sac avec diverses bouillettes et petit matériel de rechange, tapis de réception, parapluie-tente, amorce dans la voiture. Il est presque 7 h quand nous partons enfin. Ma femme m'encourage; ça qui me fait plaisir car elle a peut-être vu que j'avais l'esprit ailleurs, ces derniers temps. Nous partons vers les étangs Sante-Anne. Je suis confiant, serin et sûr de moi, peut-être un peu trop ! Nous garons la 205 (4x4) devant les gros rochers, au bout du chemin-pourri avec plus de trous et les flaques d'eau qui les recouvrent : un vrai champ de mines ! Avec le temps-incertain, il faut faire vite, avec tout le matos sur le dos ! Nous allons, bottes aux pieds, sur le chemin gras et glissant menant à mon secteur. Il n'y a personne autour des étangs, sauf cormorans et mésanges. Nous voilà sur le coup en un rien de temps et je regarde la surface de l'eau : il n'y a pas mal d'activité en bordure; ce qui me surprend car ce n'était pas le cas la veille au soir. Cela ne veut rien dire mais le poisson est là, à voir s'il a décidé de manger mes appâts. En 1er, je monte la batterie et prépare les cannes : 2 en lesquelles j'ai entière confiance que j'esche de billes secret de fruit, et 1 à l'essai : poisson-calamar de la même marque (Dave Richardson). Petit repérage avant de lancer ma 1ère ligne et dès que les 3 cannes sont en place, je plante le parapluie-tente et place tout le matériel nécessaire à proximité, pour ne pas être pris au dépourvu. Il est 7h10. Ma femme bouquine, assise sur ma caisse de pêche tandis que je regarde le bord de l'eau et commence à écrire cette histoire, bien calé sur un seau de fortune. 7h30 : Je n'en crois pas mes oreilles : l'une de mes cannes entre en action sur un départ franco et violent. Je suis dépassé par les événements et saute dessus à la vitesse d'un escargot. La bobine du moulinet se vide à une allure folle; je ferre un poisson qui est déjà loin. La 1ère prise de contact de l'année ! Désolé pour la qualité d'image (scan) Je suis aux anges : ma femme est témoin de mes prouesses ! Le poissons me paraît assez costaud et tente, après un départ droit devant lui, de revenir et emmener une autre ligne, la traîne sur quelques mètres hors du coup puis fini par la lâcher presqu'en bordure. Rien de méchant ! Cette carpe a succombé à une bille secret de fruit (la gourmande ) ! j'arrive à ramener assez maladroitement une belle miroir nerveuse aux couleur d'hiver en bordure et la mets dans l'épuisette. Je la sors pour la porter jusqu'aux tapis de réception. C'est le coeur battant que je contemple ses formes : perte d'une grosse écaille au niveau du flanc gauche. Après avoir pris toutes les précautions pour l'enlever, nous la pesons : 10 kg, pas mal pour la 1ère carpe de l'année 2007 ! A suivre ! |