A la veille du départ pour la Saône-et-Loire, j'ai envie de parler de mes inpressions hors sujet ; peut-être que certains carpistes, dans le même cas que le mien, comprendront ce que je ressens. Jai toujours été pêcheur dans l'âme, et dans l'écrit. Pourtant, je n'ai jamais aimé l'école; quand mes camarades restaient assis à écouter l'instituteur parler d'un certain Vercingétorix ... ça servira plus tard à trouver du travail ? Cela m'a souvent fait défaut quand moi, le petit baveux haut comme 3 pommes, donnais mon avis sur le sujet. Il en était de même avec les filles; ça ne me disait rien de roucouler; mais je clamais haut et fort : "qu'elle était belle ma carpe" ! Ca a duré avant que je me rende-compte que ça ne ferait pas de moi un homme. Plus tard, les filles ont eu raison du pêcheur; peu à peu, je m'éloignais de ce qui avait bercé toute ma jeunesse : L'eau, l'air autour d'une rivière un matin brumeux, le calme d'un étang qu'un seul saut hante et lui donne vie, l'odeur de l'amorce et la conviction d'avoir trouvé celle qui prendra plus de poissons, les aléas des saisons. Un hiver froid : solitude et calme; saison que j'adore pour le self-contrôle et pour prouver que l'homme a une place dans ce monde qui dort sans luxe. Le printemps avec les 1ers rayons de soleil, la vie qui réapparaît, les multiples odeurs et la fringale des poissons qui peuvent nous donner des surprises. L'été est la saison que j'aime le moins car la plus difficile; l'air est chaud et électrique, l'eau de même, les poissons sont souvent difficiles et supportent mal la chaleur (comme moi, qui, tout comme eux y suis habitué). L'automne est la saison-reine avec ses couleurs chaudes et les matins brumeux partout. Je suis un homme qui ne vie que pour la pêche; est-ce un mal ? Je ne pense pas ; c'est sûr : la flotte m'attire comme un aiment ; c'est devenu une drogue, un besoin ! Le jour viendra de ne plus pouvoir faire ce que je fais actuellement, de ressentir ce que je ressens. Je crois qu'à ce moment-là, je ne serai plus rien ! Si des femmes de pêcheurs lisent ça, elles diront que je suis malade, que je n'ai pas de vie de famille. Je préfère passer ma vie au bord de l'eau plutôt qu'avec elle ! dans un sens, elles auront raison, mais il faut savoir que, sans être macho, je pars du principe que nous n'avons qu'une vie, qu'une chance. Et si votre homme est encore avec vous, c'est que vous l'avez voulu avec ce défaut (une passion pour certains) ! Il faut essayer de se mettre à sa place et vivre ce qu'il ressent quand, une nuit, le rêve devient mystère; la prise d'un poisson tant attendu et la douceur de son comportement envers lui. il pourrait vous surprendre ! Mais attention tout de même, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier car des brebis galeuses peuvent profiter de cette situation pour d'autres prises qu'un cyprin ! Voici ce que j'avais envie d'écrire avant le départ pour rencontrer des carpistes que j'estime, que je respecte et qui sont bien plus qualifiés ! Partage, convivialité, repect des autres, envie de découvrir, d'apprendre encore passent avant le poisson; comme quoi un malade (comme moi) est quelquefois humain ! Bien sûr, j'aime aussi ma famille, mais le partage n'est pas équitable ! je vous laisse méditer . Dadou Dadou |