Je prends la route très tôt en ce vendredi de week-end de Pâques pour rejoindre Saint Vallier et l'enduro du Sun carpe 26. Une sorte de pèlerinage annuel, la compétition à ne pas manquer. Non pas pour le côté compétition proprement dîtes mais plutôt pour l'accueil et l'esprit de franche camaraderie présente au fil des années. A peine arrivé, je m'empresse de faire le tour des nouveaux postes ouverts pour l'occasion. Le courant est important et la pêche va de nouveau être très technique. 44 équipes vont s'affronter pendant 72 heures sur les berges du Rhône canalisé. Le tirage au sort peut enfin commencer et il ne nous est pas trop défavorable pour une fois. Nous optons pour le poste 2, Guillaume et moi, enfin je suis seul jusqu'à la fin d'après-midi car il y en a qui ont un métier !!! Nous serons quasiment sur une aile amont, il va falloir ne pas louper la pêche. Je me dirige, après la photo de groupe, vers mon poste, la tension est palpable chez quelques concurrents. Je fais un bref état des lieux et le 220 grammes ne tient que dans les quinze premiers mètres, la pêche va être sérieuse. Je m'occupe de la bordure comme convenu avec mon coéquipier auparavant. Une canne à la graine et farine pour le bord et les deux autres avec seulement une bouillette boostée chacune. Je procède ainsi pendant les deux premières heures au cas où des carpes roderaient déjà dans le coin, je ne voudrais pas les déranger trop vite. Le vent du sud souffle très fort et il sera difficile de sortir le zodiac avant ce soir mais je suis heureux car le soleil brille. Les deux heures sont déjà passées et je décide de m'investir un peu plus profondément. J'esche un pellet sur une de mes cannes et le lance à 10 mètres avec une louche de pellets à dissolution lente. Pour le moment j'ai une canne à 3 mètres, une à 10 et l'autre à 25 mètres avec un plomb de 320 grammes. Difficile de faire mieux pour l'instant. Guillaume arrive vers 17h00 et je lui narre le poste brièvement. Nous l'analysons car deux avis valent mieux qu'un. Il s'en dégage que vu le courant seul la bordure et les trente premiers mètres peuvent être pêchable. Guillaume prend l'amorçage lourd à sa charge et prépare avec minutie les boules qui serviront de base à notre tactique (maïs doux, farine, bouillettes base Winning Mix et surtout de la terre). Pourquoi la terre ? Afin de tenir un maximum de temps sur le coup toute la nourriture proposée aux carpes, simple et efficace. Nous avons roulé pour l'occasion une petite quinzaine de kilos de bouillettes (1 kg de Winning Mix et 6 ml de Magic Food pour l'arôme ), un mix qui agit lentement et une fois que les carpes l'ont accepté difficile pour elles d'aller voir ailleurs. Nous avons surdosé un petit peu l'arôme pour accélérer l'attraction des bouillettes, nous sommes tout de même en enduro. Nous passons une très bonne soirée devant un petit repas et il est maintenant 22h30 quand un de mes détecteurs émet quelques bips. Le swinger monte et descend calmement. Je prends contact avec le poisson et là un rush terrible intervient, la bobine se dévide doucement car le frein est bloqué à souhait. Nous doutons un instant quand à la nature du poisson au bout, carpe ou silure ? Je sens de jolis coups de tête au bout de la ligne et un combat intense s'engage, nous avons bel et bien à faire avec un silure et non pas à une commune du Rhône. Il me faudra un quart d'heure pour enfin mettre le glane au sec, il mesure un mètre cinquante. Nous le relâchons sans le peser, je vais encore me faire chambrer car je suis un adepte du silure. Rare sont les endroits où je pêche où je ne pas fais de silure. Nous relançons les cannes car les herbiers et sacs plastiques dérivants nous rendent la tache difficile. Le Rhône court moins et nous nous permettons détaler nos montages jusqu'à 50 mètres. Le moral est toujours là et la nuit se passe. |