Après une dernière session pleine de promesses, il est temps de retourner au bord de l'eau. Mes semaines surchargées sont derrières moi et c'est en ce long week-end de l'Ascension que ma copine et moi décidions de le passer sur les rives de la Saône. Nous sommes accompagnés, pour cette occasion, de Guillaume et de Maryline pour trois jours de pure détente mais surtout de pêche. Nous avons jeté notre dévolu sur un secteur de nuit, avec un long pont les fédéraux risquent d'être de sorti et nous ne voulons prendre aucun risque cette fois-ci. Nous arrivons donc sur un secteur très difficile d'accès car il faut une clé spéciale pour y accéder (merci de nous octroyer des secteurs de nuit très praticable au passage). Quelle surprise lorsque l'on voit déjà quelqu'un installé juste sur le poste tant convoité. Après concertation, nous décidions d'un commun accord de voguer vers d'autres cieux, ceux là beaucoup moins respectueux de la loi mais c'est le prix à payer pour pouvoir pêcher tranquillement. Nous arrivons donc sur un poste que je découvre depuis cette année, du moins que j'essaye de découvrir depuis cette année. Les conditions météorologiques sont très difficiles et trouver le jour J pour sortir les cannes a été pour le moment vain. D'un rapide coup d'œil et de canne nous rebroussons encore chemin, le courant est trop fort et un plomb de 220 grammes est entraîné comme un vulgaire petit galet sur le fond. Nous descendons plus en aval et nous trouvons enfin le poste idéal, ou presque. Le courant est convenable, les fonds sont appropriés et le lit de la rivière est même à portée de canne, tout est là pour que nous puissions passer un week-end sympathique avec nos copines respectives. Pour la mienne ce sera même ses premières nuits au bord de l'eau, sous le biwy, il ne faut pas que je la déçoive. Le temps est idéal et nous prions pour que les carpes ne soient pas encore dans des pensées de frai. Nous préparons correctement le poste avec quelques graines et des bouillettes. On étale toute cette belle nourriture sur une large surface pour intercepter au plus vite les carpes de passage. Les cannes seront espacées de la bordure jusqu'à la deuxième cassure de la rivière via la première cassure. Nous tenons comme ceci tous les passages probables et possibles de nos chères carpes, toutes les canne sont pêchantes sur les coups de dix sept heures. Nous sommes totalement confiant car un peu plus en aval on entend déjà le détecteur d'un autre carpiste, et oui nous ne sommes pas les seuls sur cette partie de la rivière. Ils sont cependant assez loin pour que nous ne nous dérangions pas mutuellement. En sirotant une petite boisson fraîche, nous voyons sur la berge d'en face deux ou trois sauts qui nous mettent encore plus en confiance pour le reste de la session. Le soleil baisse à l'horizon et nous n'avons encore eu aucun signe de poissons sur notre berge. Il est maintenant l'heure où les carpes se font souvent piéger mais nos détecteurs restent définitivement muet jusqu'à la nuit noire. Nous décidons de relever les cannes pour être dans la parfaite légalité, ce n'est pas l'envie qui nous manque de les laisser mais la raison l'emporte sur la déraison. Nous ne sommes pas non plus trop à l'abri des regards jaloux des autres pêcheurs ou des simples promeneurs comme cela c'est déjà vu par chez nous. La soirée fût placée sous le signe de l'amitié et de la convivialité car nous nous laissons aller à une belle partie de cartes. Elle fût des plus acharnée mais nous devions ma copine et moi nous incliner devant plus fort que nous. Nous prendrons notre revanche plus tard et les bras de Morphée nous appellent irrémédiablement. Je suis debout à cinq heures pour relancer les cannes et ainsi pêcher le plus longtemps possible, Guillaume quant à lui continue sa grasse matinée, et ainsi profiter du coup du matin. L'activité des poissons blancs est assez soutenue mais les carpes tardent à se faire voir. Je les aperçois soit au milieu du lit soit près de la berge opposée, il va falloir changer notre approche dès ce matin. La levée des corps n'est pas facile pour tout le monde et un petit déjeuner réparateur est apprécié. Les filles ont passé une superbe nuit et c'est bien là l'essentiel, de plus le temps est clément et les températures matinales satisfaisantes. Après un petit débriefing, de la soirée et de la matinée passées, Guillaume décide de déplacer ses cannes en direction des carpes vues, c'est à dire assez loin de notre camp de base. Les cannes seront tendues en Zodiac avec comme amorçage de simples bouillettes. Des plombs de 220 grammes sont suffisants pour tenir le tout et les péniches ne nous dérangent pas le moins du monde, tout est pêchant sur les coups de dix heures. Malheureusement la journée ensoleillée et chaude sera aussi calme que la précédente, pas le signe d'une carpe. Quelques brèmes se laisseront tout de même tenter par nos bouillettes de la berge opposée, sympathique !! Cette journée aura encore été placé sous le signe de la détente car elle passa agréablement vite. J'espère tout de même que cette dernière soirée sera productive car les cannes sont maintenant exactement sur le passage des carpes. De plus je joue sur mes terres et je suis un peu déçu de la situation, mais ce qui me chagrine le plus c'est que les carpistes de l'aval ne font plus rien du tout depuis le départ que l'on a entendu. Nous laissons tout de même trois cannes sur notre berge au cas où. Nous les plaçons avec le plus de minutie possible pour ne pas avoir à regretter nos choix. Nous ne verrons plus aucun signe de nos poissons favoris ce soir et c'est plein de regrets que nous nous endormons. Que font les carpes en ce moment ? En tout cas elles ne se nourrissent pas. La fin de session fût comme le début, indemne de tous départs tels qu'ils soient. Apparemment les carpes n'étaient pas toutes dans cette état de léthargie car sur certain secteur de la rivière les poissons se laissaient tout de même prendre(non loin des zones de frai). Encore une des exigences des carpes, il faut se trouver au bon endroit au bon moment. C'est pour cela que l'observation et l'expérience de la rivière sont primordiales. Nous plions sous le soleil et la franche camaraderie, nous profitons de la maison toute proche pour déguster le dernier repas du week-end en commun. Nous referons une session, c'est promis, car rester sur un résultat nul ne me satisfait pas du tout. |