Les coups de tonnerre sont terribles au loin et la pluie abominable, il ne fait pas un temps à mettre un carpiste dehors. Pendant deux heures un véritable déluge s'abat sur moi, vive le biwy dans un contexte comme celui-ci. L'orage s'éloigne petit à petit et le temps s'éclaircit quelque peu mais la pluie est toujours présente.  C'est à ce moment choisit qu'un départ intervient sur la canne eschée du pellet. Un départ assez lent et il ne me faut que peu de temps pour prendre contact avec la carpe. Bien entendu mes habits de pluie sont restés sagement chez moi. Je suis déjà trempé jusqu'aux os au bout d'une minute mais je pense que cela vaut le coup. La carpe se démène mais sans grands à coups, cette configuration de combat laisse supposer d'une belle taille. La carpe me prend du fil à chaque coup de caudale, j'ai à faire à une carpe combative à souhait. La pluie ne cesse toujours pas et au bout de 10 minutes je suis vraiment comme un poisson dans l'eau. Maintenant je comprends pourquoi mon signe zodiacal est "poissons", c'était vraiment écrit dans mes gênes. J'aperçois enfin le dos de la carpe mais elle n'est encore pas dans l'épuisette. Elle m'offrira encore 5 minutes de combat et glissera dans l'épuisette. Je serais obligé de rentré dans l'eau jusqu'à hauteur de genoux pour ne pas l'abîmer. Au cas où je n'aurais pas été assez mouillé. Le peson montera finalement à 15+, quoi qu'il arrive maintenant ma nuit sera déjà bonne. Je suis trempé comme une soupe, mais mon pari d'utiliser du pellet comme eschage la nuit est déjà payante. Il est 21h30 quand je rentre dans mon biwy afin de retrouver un peu de sec. La pluie cessera définitivement vers 23h00.
Une heure plus tard, la même canne déroule. La relance fût encore correcte grâce au marqueur de ligne. Il permet des placements toujours précis, et cela même de nuit. Le poisson semble plus petit mais combat aussi vaillamment que le précédent. Ce sera encore une jolie miroir de plus de 10 kg. La nuit est maintenant calme, comme-ci l'orage n'avait jamais eu lieu. Vers 3h00, la canne à la bouillette déclenche la sonnerie du détecteur. Le départ caractéristique des petites carpes du plan d'eau se fait entendre. Je ramène facilement le poisson et c'est bien une petite commune qui rejoindra mon tapis de réception. Je relance précisment la canne du côté des roseaux et en profite pour relancer les cannes aux pellets, histoire de finir la nuit en pêchant correctement. Une heure plus tard, la canne à la bouillette redémarre. Mais cette fois-ci un départ très lent, de bonne augure pour la suite? Et bien non, je tiendrais le poisson et au bout de quelques instants, la décroche. Je peste en ramenant la ligne et quelle ne fût pas ma surprise en l'inspectant. Ce n'était pas une décroche mais un hameçon ouvert, la poisse. Pourquoi un hameçon s'ouvre t'il? Défaut de fabrication, mauvaise position dans la bouche de la carpe (trop piqué sur le bord des lèvres donc plus fragile ou très gros poisson). J'opterais pour la deuxième solution car c'est la première fois que ce cas de figure m'arrive avec ce modèle. La troisième était peut-être aussi valable mais mieux vaut ne pas y penser. Le reste de le nuit sera calme et je trouve un peu le sommeil. Cette mini session m'aura rapporté deux beaux poissons et la préparation aura encore été primordial (observation, pellet et petite bouillette, le trio de la nuit). Il ne faut jamais partir la tête la première, un peu de réflexion aide souvent dans le bon déroulement d'une partie de pêche. On retiendra aussi le replacement des lignes de nuit, un article complémentaire expliquera les bases de cette technique plus tard. |
