Pour les carpistes, il existe des destinations mythiques. Elles allient le plus souvent un cadre naturel extraordinaire, un cheptel carpes exceptionnel et une histoire mouvementée. Le lac du Salagou en fait incontestablement partie et deux membres de l'équipe PowerCarp vont vous livrer l'expérience extraordinaire vécue en ce lieu incontournable.
Situé à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier, le cadre naturel de ce lac de barrage est tout simplement magnifique, flanqué entre des monts érodés. La couleur rouge des roches locales déteint sur l'ensemble du paysage, du fond du lac recouvert de graviers issus de l'érosion jusqu'à l'eau elle-même qui vire au rouge carmin en cas de pluie intense.
De plus cette eau fortement ferrugineuse, qui fortifie les organismes, est propices aux poissons qui ont toujours été nombreux et imposants. Et ces poissons sont fortement marqués par l'empreinte de la couleur locale, telles les légendaires carpes communes du salagou, avec leurs nageoires rouges et leur fougue incroyable, que vous reconnaissez de suite lorsqu'elles posent pour un magazine!
Nous avons débarqué ce Jeudi 29 Mai 2003 pour deux jours sur les bords du lac du Salagou pour un repérage des postes et une meilleure connaissances des fonds. Nous avons profité de la période de fermeture de la pêche de nuit pour pouvoir accéder plus facilement aux postes, surtout dans la partie amont du lac. Sous un soleil pratiquement d'été, la première journée nous permis d'accéder et repérer les postes sur l'aval du lac et de rapidement se rappeler que cette destination est reconnue aussi pour le carnassier. En effet, nous fûmes témoins privilégiés de la capture d'un brochet imposant qui fit bien tanguer la barque dans laquelle il fut hissé!
Nous engrangions de nombreux renseignements concernant les fonds, les possibilités de pêche et essayons de détecter et comprendre les points de passage des bancs de carpes. Tout se déroulait bien, sauf que nous ne retrouvions pas le cheptel habituel de ce lieu. Au soir du premier jour, une question s'imposait : où étaint passées les carpes du Salagou ? En effet, nous n'avions entendu et vu que quelques sauts durant la journée alors que les carpes locales sont normalement adeptes du saut en hauteur! Il etait évident que le cheptel du lac est plus important que le nombre de poissons aperçus en mouvement, d'autant plus que le temps était propice à l'exercice!
Après une nuit de repos bien mérité, nous avons embarqué de nouveau à l'aube pour gouter à la fraicheur matinale et atténuer ainsi la canicule qui sévissait depuis quelques jours. Nous avons repris le repérage sur la partie amont du lac pour terminer vers la queue d'Octon. Mais très vite, nous fûmes surpris par des bruits anormaux qui s'échappaient de la queue du lac. Mais nous n'y portions guère attention dans un premier temps, pensant à des baigneurs locaux qui profitaient régulièrement de la qualité de l'eau sous le soleil radieux ou aux chevaux des prés alentours qui se rafraichissaient. Mais au fur et à mesure de notre approche, les bruits furent de plus en plus imposants et sourds. Curieux, nous avons décidé d'aller voir cela de plus près et de tirer ce mystère au clair.
Lorsque nous sommes arrivé en queue du lac, les bruits se transformèrent en sauts monstrueux. Oubliés les baigneurs et les chevaux lorsque nous découvrimes les fauteuses de troubles. Des centaines de carpes étaient en train de frayer au fin fond de la queue l'Octon, au milieu des roseaux et des arbustes, dans moins d'un mètre d'eau! Le spectacle était simplement magique: des communes, des centaines de communes, étaient entassées dans les roseaux, les arbres immergés et autres joncs! Et on les voyait comme au travers d'une vitre d'aquarum vue la clarté de l'eau! Un moment unique et inoubliable: avoir tout le cheptel en carpes commune du Salagou sous les yeux, avec des mémères d'une longueur ahurissante et surtout une largeur vue de dessus que l'on n'avait même pas soupsonné!
Nous avançions lentement avec les rames dans ce dédale, fatras de poissons et de joncs, et plus nous avançions plus la scène était exceptionnelle et rare : à gauche, à droite, devant, derrière, les carpes frayaient dans un vacarme indéfinissable, les roseaux ayant d'ailleurs du mal à supporter la puissance des communes. La scène était, pour nous carpistes, tout simplement indéfinissable, avec autant de carpes sur une aussi petite superficie!
Ce spectacle exceptionnel, que nous reverrons vraisemblablement jamais en ces lieux tellement il est aléatoire, nous a rassuré. Le cheptel en carpes communes du Salagou est bien encore une réalité et nous en avons vu une intéressante partie, les carpes communes. Il est important en quantité de poissons de tout calibre et recèle des poissons records qui sont impressionnants.
Ceci nous a conforté dans notre choix initial de passer plus de temps sur cette destination. De plus, il est important de rappeler que les postes de pêche sont très nombreux. Attention toutefois à amener un bateau dans ses bagages car les postes les plus productifs ne seront pas forcément ceux qui sont les plus accessibles car, comme souvent, ils sont surpêchés!S. Chaintreuil et F. Capelli
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